Amartya Sen (Né en 1933)

« La famine apparaît seulement là où il n’y a pas de démocratie »

1/ Biographie :

Amartya Sen est né en 1933 en Inde, dans une famille relativement aisée. Son père était professeur de chimie et son grand-père enseignait la philosophie. Elève billant, le jeune homme étudie à Calcutta. En 1953, il obtient son diplôme en mathématique du Presidency College ; au même temps il suivait des cours en économie à Delhi School of Economics. A 20 ans, il part préparer une thèse au Trinity College de Cambridge où finalement il opte, sous l’influence de son professeur Amiya Dasgupta, pour des études en économie et en philosophie.


…

A 23 ans, Il devient professeur à l’université Jadavpur de Culcutta où il est chargé de créer un département d’économie, puis à Delhi School of Economics, à London School of Economics, et enfin à Oxford. Depuis 2004, il enseigne à Harvard où, fait exceptionnel, il cumul une chaire en philosophie et une autre en économie.

2/ Place d’Amartya Sen dans l’histoire de la pensée

La grande famine qui touche son pays en 1943 et les tensions ethniques et religieuses ayant débouché sur la partition de l’Inde avaient marqué, de son propre aveu, profondément l’ensemble de son œuvre. En 1981, il publie son livre phare «Pauvreté et famines». Pour lui, les problèmes socio-économiques majeurs, comme la sous-nutrition, sont de nature politique.

Il s’est donc spécialisé dans l’étude des inégalités dans quasiment tous les domaines : entre le Nord et le Sud, les hommes et les femmes, les riches et les pauvres amis aussi dans l’accès à la santé ou encore à la justice.

Amartya Sen est devenu une des figures des courants altermondialistes. Il plaide pour une meilleure représentation des pays du sud dans les instances de gouvernance internationale que sont l’ONU, le FMI ou l’OMC. Ainsi, il est considéré comme un économiste du développement. Sen ne condamne pas pour autant la mondialisation, qui « n’est pas en soi une folie. Elle a enrichi la planète du point de vue scientifique et culturel, profité à beaucoup sur le plan économique aussi. Ce qui est nécessaire, c’est une répartition plus équitable de ses fruits. »,

disait-il.

3/ Théorie de la justice

Il propose une théorie de la justice originale qui tente de dépasser :


* L’approche utilitariste, du philosophe et juriste britannique Jeremy Bentham (1748 – 1832), qui peut être résumée selon sa propre formule : « le plus grand bonheur du plus grand nombre ».

* Et l’approche en termes d’équité, du philosophe américain John Rawls (1921 – 2002). L’équité désigne un principe selon lequel chaque individu doit être traité de façon spécifique selon la situation dans laquelle il se trouve.

A. Sen développe une approche de la justice sociale en cherchant à concilier liberté et égalité (Repenser l’inégalité, Seuil, 2000). Il considère une société est juste que si elle permet à tous les individus de choisir réellement leur mode de vie ; c’est-à-dire, qu’ils disposent au final de la même liberté d’action : c’est ce qu’il appelle le principe de « capabilité » (liberté substantielle).

D’après Amartya Sen, la justice sociale consiste à accorder à tous les citoyens les mêmes libertés, les mêmes droits, mais aussi une « égale liberté d’accès aux moyens externes et aux aptitudes personnelles grâce auxquels une personne peut mettre en œuvre ses libertés. ». Il est juste donc de mettre en place des politiques sociales (logements sociaux, couverture maladie…) aux profits des plus démunis.

4/ Mesure du développement

Le développement est une des problématiques centrales de l’œuvre d’Amartya Sen. En 1981 dans son essai « Pauvreté et famines », il montre, contrairement à l’opinion dominante selon la quelle les famines apparaissent en raison d’une quantité insuffisante de nourriture, que c’est le manque de démocratie, induisant une absence de reconnaissance des plus pauvre et donc une répartition inégale des aliments, qui en est à l’origine. Ainsi, le développement devient le « processus d’expansion des libertés réelles dont jouissent les individus » et la pauvreté une « privation de capabilités ». Il affirme ainsi que la liberté apparaît comme la fin ultime du développement, mais aussi comme son principal moyen.

A. Sen a mis au point en 1990, avec son ancien camarade de Cambridge, le Pakistanais Mahbud Ul Haq, Haut fonctionnaire à l’ONU, l’indice du développement humain (IDH) ; un nouvel indicateur censé mieux rendre compte de la qualité de vie d’un pays que le PIB par habitant. Calculé chaque année par le Programme des Nations Unis cet indice repose sur trois critères : le taux d’alphabétisation et de scolarisation, l’espérance de vie à la naissance et le niveau de vie (le revenu national par habitant pondéré par la parité de pouvoir d’achat).

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Commentaires - تعليقات
محمّد حسين فنطر
26/06/2022 19:59
الديمقراطية لا تينع في مجتمع الفرد فهي نبتة لا تتجذّر و لا تينع الاّ مع المواطن.