Rached Ghannouchi : L’homme qui a trahi la révolution

La crise institutionnelle que traverse la Tunisie, oppose durement le président Tunisien Kaïs Saied, élu au suffrage universel direct, et le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, inconnu du grand public jusqu'en février 2020 et qui doit sa mise sur orbite à Nadia Akacha, directrice du Cabinet du président, est en réalité une très bonne chose à plus d’un égard : Elle a mis en effet à nu les intrigues de certains responsables du mouvement Ennahdha, comme Noureddine Bhiri ou encore Abdelkarim Harouni et surtout le machiavélisme de son chef de file, monsieur R. Ghannouchi, sans oublier les trahisons et les cabales qui caractérisent l’atmosphère politique dans l’hémicycle.

Monsieur Ghannouchi s’en est toujours sorti ! Déjà, dans les années 80, il s’est réfugié en Angleterre alors que ses compagnons de route Ali Larayadh et Hamadi Jbeli sont restés dans les geôles du Général Ben Ali. Ils ont échappé de peu à la corde de leur bourreau. Nombreux ceux ayant laissé leur vie sous la torture et les atrocités des anciens tortionnaires de Bourguiba et son successeur.

Avant les élections législatives de 2019, monsieur Ghannouchi affirmait haut et fort, à tous ceux qui veulent l’entendre, qu’il ne fera jamais alliance avec Nabil Karoui, le magnat de la télévision en Tunisie, écroué depuis quelques mois pour blanchiment d’argent, faux et usage de faux.

1/ Résultats :

“Machiavel le tunisien” préside aujourd’hui l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) grâce aux voix de Kalb Tounès, le parti de monsieur Karoui. Avec le recul, on s’aperçoit que monsieur Ghannouchi a magistralement planifié son ascension : Il s’est débarrassé peu à peu de tous les ténors de son mouvement qui pourraient lui faire de l’ombre ; son dernier coup de maître est d’avoir convaincu Abdelfattah Mourou de mener la bataille des présidentielles. Il l’a envoyé donc au casse-pipe, en sachant pertinemment qu’il allait lamentablement échouer. Le gus ne s’est même pas qualifié au second tour.

La dernière proie de “sidi Chikh” (le sage) -comme il apprécie qu’on l’appelle-, est Hichem Mechichi, le Chef du gouvernement. Un Enarque qui s’est laissé embobiné. Il a tourné sa veste à son mentor, le Président Kaïs Saied. Désormais, le divorce entre les deux hommes est définitivement consommé. Monsieur Mechichi est devenu un boulet pour tout l’ARP. Les rumeurs sur son éviction par le vote d’une motion de censure et la désignation d’un autre Chef de gouvernement enflent. Pour certains, ses jours sont même comptés.

2/ Triste spectacle !

Dans ces conditions, ne serait-il pas plus judicieux d’appeler à des élections anticipées à l’instar de l’Algérie. Nous en avons formulé d’ailleurs ce vœu depuis longtemps. L’Assemblée des Représentants du Peuple n’est plus en effet représentative. Les députés, au lieu de s'occuper de l'examen des lois pour encourager la création d'emplois et abroger toutes celles qui entravent la croissance et la liberté d'entreprendre, passent leur temps à la lecture des injonctions les plus saugrenues, aberrantes, voire insolites et farfelues, du premier marchand de tapis que la politique a transformé, par un concours de circonstances, en élu de la République.

Poster commentaire - أضف تعليقا

أي تعليق مسيء خارجا عن حدود الأخلاق ولا علاقة له بالمقال سيتم حذفه
Tout commentaire injurieux et sans rapport avec l'article sera supprimé.

Commentaires - تعليقات
Pas de commentaires - لا توجد تعليقات