Le deuxième conflit d'intérêt

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Le deuxième conflit d'intérêt qui est d'égale si non supérieure gravité que le premier est celui de la bi-nationalité qui semble avoir été communément admis mais qui en réalité est une grande et inadmissible ineptie.

Le chef de gouvernement tunisien ainsi que quelques membres de son gouvernement ont une deuxième nationalité, française, en l'occurrence, ce qui signifie clairement selon leur certificat de nationalité française, écrit noir sur blanc, qu'ils ont "prêté allégeance" à la France.

Prêter allégeance est une expression des plus significatives en termes de dévouement et de servitude obligatoires à un pays notamment en cas de situation extrême telle que guerre ou conflit et c'est en cette équation que réside le conflit d'intérêt.

Avoir la double nationalité est un droit pour tout tunisien mais quand il s'agit de gouverner la Tunisie, ce n'est plus une affaire privée mais cela devient une question d'intérêt national. L’allégeance ne peut être "prêtée" à deux pays en même temps et au même titre.

Des chefs de gouvernements et ministres en exercice ayant une double nationalité sont extrêmement rares dans le monde, ils sont quasi inexistants pour des raisons évidentes de souveraineté nationale, de conflit d'intérêts politiques, économiques et de sécurité nationale.

La constitution de 2014 a prévu le renoncement obligatoire à la deuxième nationalité au candidat présidentiel gagnant mais n'a pas exigé le même renoncement du chef de gouvernement et ministres en exercice. Du coup, nous en avons deux et qui se succèdent.

Je sais que beaucoup de tunisiens n'y "prêtent" pas attention, que d'autres trouvent cela anodin et pas gênant et peut-être y a-t-il également ceux qui y sont très favorables, tous sont bien entendu libres de le penser vu qu'on est en démocratie mais ceux-là doivent savoir que les plus grandes démocraties du monde ne badinent pas avec les concepts de souveraineté et de sécurité nationale.

La question de l'unique nationalité tunisienne pour la magistrature suprême, le chef de gouvernement, ministres et tout haut cadre de l'administration tunisienne qui est si évidente pour les personnes qui ont le sens de l'état, figurait en première exigence absolue dans la Constitution de 1959 mais malheureusement, elle a été galvaudée et pervertie et une prétendue souplesse permissive a été spécifiquement conçue par et pour cette nouvelle mouvance de politiques à double casquettes, double obédiences et double nationalités.

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