L’ancien ministre des affaires étrangères a fait son temps…

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Qu'il ait été remercié ou qu'il ait présenté sa démission dans la foulée, l'ancien ministre des affaires étrangères a fait son temps et la teneur et orientations de l'exercice diplomatique qu'il incarnait sont révolues. Le tocsin de son départ avait sonné depuis l'investiture du Président de la République.

Nul n'ignore que la politique étrangère d'un état doit être en conformité avec la vision de son chef, que ce dernier jouit de l'autorité de la concevoir, d'en fixer les contours et configurer les perspectives et que son chef de diplomatie en est l'artisan convaincu et convaincant.

Au lendemain de l'indépendance, la Diplomatie tunisienne s'est construite autour de grands axes prioritaires ayant trait à l'histoire et à la géographie que le pays a en partage avec les pays maghrébins voisins. Le voisinage, puis l'appartenance continentale africaine et enfin l'appartenance communautaire et civilisationnelle arabe et le reste du monde. Les pays du bassin méditerranéen, l'Europe occidentale, orientale, le continent américain et l'Asie.

Une neutralité de principe et de non ingérence dans les affaires intérieures des autres pays mais aussi des positions politiques de principe à l'égard de certains conflits internationaux spécifiques à la colonisation et des engagements pris vis-à-vis de certains mouvements de libération nationale tels qu'algérien, sud africain et palestinien.

Pendant Les années 60 et 70, notre Diplomatie a connu son âge d'or avec sa forte inscription dans les priorités et perspectives des pays en développement, le mouvement des non alignés, au sein de l'OUA puis l'intégration au groupe des 77 pays au sein de la CNUCED dont le principal mots d'ordre et objectif était la coopération Sud- Sud.

Les années 80 ont connu un déclin progressif de ces orientations et engagements de pays du Sud au bénéfice d'une "coopération" sous forme d'aide et assistance de pays européens doublée d'allégeance politique. Avec les États-Unis, un alignement tenu d'abord secret ensuite devenu flagrant.

Les 23 années qui s'en suivirent, furent les années où notre Diplomatie était non seulement tournée vers l'Europe occidentale mais aussi sujette à ses desirata économiques et politiques. Le pays "offrande" aux accords de libre échange et aux dérives de la mondialisation.

Une politique étrangère qui privilégie les relations avec les lobbys internationaux à celles trop classiques à son goût avec les états. Ou Tunis était devenu un nid d'espions et d'agents du Mossad, un lieu d'assassinats de leaders palestiniens réfugiés chez un pays frère ou double langage politique de solidarité et hautes trahisons cohabitent honteusement.

Les accords d'Oslo ont trouvé le meilleur écho dans la nouvelle orientation diplomatique vers l'ouverture de bureaux de liaison tunisien à Tel Aviv dirigé par Khemaïs Jhinaoui, notre ministre remercié et celui israélien à Tunis. La recherche de l'aval du lobby sioniste américain au sein du Congress est devenue la stratégie diplomatique par excellence exercée par les canaux diplomatiques à Washington. La même stratégie auprès du CRIF à Paris.

Après 2011, notre Diplomatie, de plus en plus hybride, avec des choix incompréhensibles qui vont à l'encontre des intérêts de la nation. Entre les mains de novices ou de vassaux, avec de courts passages marqués par des non diplomates qui ont fait de leur mieux.

À présent, une renaissance est possible si les prémisses d'une vision de politique étrangère souveraine, digne et soucieuse du respect et maintien des choix premiers et fondamentaux se concrétisent et que notre Diplomatie se reconstruise et se consolide à la lumière de nos intérêts et engagements.

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