L'hypocrisie. La signature à Charm el-Cheikh de l'accord de « paix » à Gaza, célébrée avec emphase par les médias et revendiquée avec fierté par la présidente Giorgia Meloni, est le sceau d'une tragédie immense dont, en réalité, personne ne paiera les conséquences, bien au contraire, les bourreaux deviennent des héros.
L’analyse la plus récente du Programme des Nations Unies pour l’environnement indique que la destruction ou l’endommagement d’environ 78 % des quelque 250 000 bâtiments de la bande de Gaza a entraîné un volume d’environ 61 millions de tonnes de gravats, soit dix-sept fois la somme de tous les débris produits par les bombardements précédents à Gaza depuis 2008.
Selon les sources les plus fiables, l’enlèvement et le traitement de cette énorme masse prendront des décennies, même en cas d’imprévus. Gaza est aussi un cimetière où l’on estime qu’au moins 12 000 corps, sur plus de 70 000, sont encore enterrés sous les décombres, avec un sol et de l’eau gravement contaminés.
Cette catastrophe environnementale, résultat de la stratégie génocidaire, qui a effectivement vidé la ville de Gaza, créant un enfer destiné à rendre tout retour impossible, fait déjà l’objet de grandes affaires.
La « privatisation » de l’aide a trouvé des fonds prêts à s’en occuper, à commencer par le fonds privé McNally Capital et Safe Reach Solutions, deux entreprises proches du « négociateur héros » Witkoff, tandis que l’énorme travail de déblaiement des décombres sera réalisé par diverses entreprises israéliennes, de différentes manières liées à Jared Kushner.
Toujours à Charm el-Cheikh, le fonds de 53 milliards de dollars prendra définitivement forme, visant à trouver des investisseurs étrangers - des fonds américains et arabes - selon le dessein de Kushner lui-même, qui, sans surprise, avait supposé depuis l’année dernière qu’au moins 50 milliards de dollars seraient nécessaires pour commencer la reconstruction.
Ce n’est pas la paix, c’est l’outil pour célébrer les massacreurs et leur permettre de gagner des montagnes d’argent.