Il semble donc que le président ukrainien Zelensky n’ait pas laissé Washington les mains vides cette semaine après tout. Selon les rapports de cet après-midi, l’administration Biden a cédé et transférera des ATACM à longue portée, longtemps considérés comme trop intensifs pour le conflit, à l’Ukraine dans les « prochaines semaines », selon POLITICO.
La variante ATACM que les États-Unis envisageraient selon le Washington Post (qui, contrairement à POLITICO dit que l’administration « approche d’une annonce ») utilise des armes à sous-munitions controversées, une autre vieille « ligne rouge » pour l’administration dans cette guerre, au lieu d’une seule ogive. Ce n’est pas exactement ce que les Ukrainiens espéraient.
« On n’élimine pas de grosses cibles de grande valeur avec des armes à sous-munitions », souligne mon collègue George Beebe, directeur de la grande stratégie de QI. « (Ces ATACM) pourraient compliquer les choses bien derrière les lignes de front russes, obligeant les Russes à déplacer certains dépôts d’approvisionnement et à s’inquiéter un peu plus des lignes d’approvisionnement. Mais même dans ce cas, cela ne changera pas la donne. La Russie peut et va s’adapter. »
Il est néanmoins intéressant de noter que Biden a attendu que Zelensky soit à l’extérieur de la ville, loin des microphones et en sécurité dans des réunions au Canada avant de permettre à ses proches de lâcher cette bombe (jeu de mots). C’est un vendredi typique à Washington – gardez vos nouvelles potentiellement controversées pour vendredi après-midi.
Selon POLITICO, Biden a fait l’engagement à huis clos jeudi et deux responsables anonymes ont informé la presse aujourd’hui:
Le président Joe Biden a promis à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelenskyy, que les États-Unis fourniraient bientôt à Kiev un petit nombre de missiles à longue portée pour l’aider dans sa guerre avec la Russie, selon deux responsables américains familiers avec le sujet.
Biden a fait cette promesse à Zelenskyy lors de la visite du dirigeant ukrainien à la Maison Blanche jeudi, répondant ainsi à un souhait de longue date de Kiev, selon les responsables qui, comme d’autres pour cette histoire, ont gardé l’anonymat pour parler de conversations privées.
L’Ukraine, pour toutes les raisons évidentes, a voulu des ATACM (Army Tactical Missile Systems) parce qu’ils ont une portée de 190 miles qui permettrait à son armée de cibler les actifs russes à l’intérieur du territoire russe,y compris la Crimée occupée par la Russie. Actuellement, ils ont des HIMARS américains (High Mobility Artillery Rocket Systems), qui ont une portée d’environ 50 miles.
Comme mon collègue, le journaliste Connor Echols, l’a souligné dans un article du 12 septembre, les HIMAR étaient autrefois une « ligne rouge » pour l’administration Biden, qui craignait une réaction violente des Russes. Les armes ont néanmoins été transférées à partir de juin 2022. En juillet 2022, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré aux journalistes, à la suggestion que les ATACM seraient les prochains, qu’un tel transfert risquerait de mettre les États-Unis et la Russie sur « la voie d’une troisième guerre mondiale ».
Il est clair maintenant, après les chars Abrams, une autre ligne rouge, et l’approbation du transfert du F-16, une autre ligne rouge, des partenaires européens à l’Ukraine, que les ATACM étaient inévitables. La Maison Blanche veut donner aux Ukrainiens la meilleure chance possible d’atteindre les objectifs de sa contre-offensive en difficulté.
Alors que beaucoup disent que cette décision ne peut que nous rapprocher d’un conflit direct avec la Russie, d’autres comme Beebe affirment qu’elle aurait plus d’impact si les ATACM étaient équipés de missiles unitaires, ce qui aurait considérablement amélioré les capacités létales des Ukrainiens.
« L’Ukraine voulait une arme avec une capacité de frappe stratégique à longue portée », a-t-il ajouté. « Ils obtiennent à la place une arme antipersonnel à longue portée. »