La CIA opère à Kiev depuis un certain temps, selon un nouveau rapport du New York Times. Ainsi, alors que Biden a insisté sur « pas de bottes américaines sur le terrain » en Ukraine, il y a des agents à semelles souples, également connus sous le nom d’espions américains, fournissant des renseignements et d’autres aides tactiques à l’Ukraine dans sa guerre avec la Russie.
On dirait que les Américains sont dans cette guerre, qu’on le veuille ou non.
La nouvelle, basée sur des sources provenant de responsables actuels et anciens du gouvernement américain, fait partie d’un rapport plus large sur un « réseau furtif » de commandos et d’espions américains et européens dans des « cellules » dirigées par le commandement européen du Pentagone « pour accélérer l’assistance alliée aux troupes ukrainiennes ». Une grande partie de cela opère à partir de bases militaires en France et en Allemagne et ailleurs. Mais comme le souligne le NYT, il y a des commandos européens et des agents de la CIA qui travaillent à l’intérieur.
Les commandos ne sont pas en première ligne avec les troupes ukrainiennes et conseillent plutôt depuis le quartier général dans d’autres parties du pays ou à distance par des communications cryptées, selon des responsables américains et occidentaux, qui ont parlé sous couvert d’anonymat pour discuter de questions opérationnelles. Mais les signes de leur logistique furtive, de leur formation et de leur soutien en matière de renseignement sont tangibles sur le champ de bataille.
Plusieurs commandants ukrainiens de niveau inférieur ont récemment exprimé leur gratitude aux États-Unis pour les renseignements glanés à partir d’images satellites, qu’ils peuvent consulter sur des tablettes fournies par les alliés. Les tablettes exécutent une application de cartographie du champ de bataille que les Ukrainiens utilisent pour cibler et attaquer les troupes russes.
Comme d’habitude, il semble que l’administration veuille avoir les deux sens: assurer au peuple américain qu’il est « restreint » et que nous ne sommes pas « en guerre » avec les Russes, mais que nous faisons tout sauf planter un soldat américain et un drapeau à l’intérieur de l’Ukraine. La CIA, comme vous vous en souviendrez, a de plus en plus d’accent sur le combat opérationnel depuis le 11/9, gérant des prisons secrètes élaborées à l’étranger, s’engageant dans des interrogatoires renforcés (torture) et chassant avec des drones armés et des équipes de commandos au cours des 20 dernières années. Il y a peut-être un peu de lumière du jour entre les agents de la CIA là-bas aujourd’hui et les forces spéciales américaines qui ont quitté l’Ukraine après l’invasion de la Russie, mais compte tenu des circonstances, est-ce significatif? S’agit-il de savoir qui appuie sur la gâchette?
Les Russes ne voient peut-être pas la distinction et considèrent cette nouvelle comme une preuve supplémentaire que leur guerre est plus avec Washington et l’OTAN qu’avec l’Ukraine. Pour cette raison et d’autres, le rapport du NYT a déclenché un débat houleux sur les médias sociaux.
Heer, qui est un écrivain pour The Nation, a répondu à Sipher en disant que les décisions militaires sont « soumises à une surveillance civile », ce à quoi Sipher, dont le profil Twitter indique qu’il est à l’Atlantic Council et est « un ancien service clandestin de la CIA », a plaisanté, cela doit être fait « par l’intermédiaire de représentants élus ».
Droite. Et j’ai un pont à vous vendre à Falloujah.
Peut-être que deux pour cent du Congrès, par l’intermédiaire des comités du renseignement de la Chambre et du Sénat, savent que la CIA opère à Kiev, mais comme tout – de la guerre de 20 ans en Afghanistan à des opérations spécifiques comme l’assassinat de Qasem Soleimani en 2020 – l’ensemble du processus a une bouffée d’approbation rétroactive sans place (ni intérêt) pour le débat au Congrès. Le secret opérationnel et la sécurité sont sans aucun doute la feuille de vigne, mais quand nous ne sommes pas censés être dans une guerre, nous ne sommes pas censés être dans une guerre, n’est-ce pas ?
« Je ne pense pas que les gens se rendent compte qu’en ce moment, le robinet du Congrès est complètement ouvert. De l’argent, des pleurs, des informations, tout ce dont ils ont besoin », a tweeté Jack Murphy, journaliste et vétérinaire en Irak et en Afghanistan. « Le public américain n’est pas correctement informé de ce que fait notre gouvernement, car pratiquement toutes les opérations proposées par le DOD / CIA obtiennent le feu vert. »
Mais là encore, la CIA a agi en toute impunité pendant une grande partie de ses années de formation, et ce n’est que lorsque le Comité de l’Église a mis en lumière toute la méchanceté dans les années 1970 que le public américain en a été informé. Pourtant, l’agence a continué à mener des guerres sanglantes par procuration dans des endroits comme le Salvador et le Nicaragua – et n’oublions pas l’Afghanistan dans les années 1980. Devons-nous croire qu’il y a une surveillance plus stricte aujourd’hui?
Ce qui nous amène à la question à un million de dollars – qu’attendons-nous de cette (guerre par procuration) particulière pour laquelle les États-Unis sont engagés bien au-delà du simple envoi d’aide? Mon collègue du Quincy Institute, George Beebe, qui a passé des années à analyser la Russie pour la CIA, se demande si Washington sait même jusqu’où il va ici.
« Cela rappelle le phénomène du 'coût irrécupérable' qui a amené Washington à augmenter son implication au Vietnam d’une poignée de conseillers à un demi-million de soldats en combat direct », me dit-il.
« Face au succès croissant de la Russie dans la prise du Donbass, nous redoublons d’efforts pour imposer encore plus de sanctions économiques à la Russie et renforcer le soutien des États-Unis et de l’OTAN à l’Ukraine. Comment cela est censé produire quoi que ce soit au-delà d’une impasse continue et très volatile n’est pas clair. Nous ne semblons pas avoir de plan de sortie viable. »
Si l’histoire est un guide, nous n’en aurons pas, jusqu’à ce qu’il soit trop tard.