Du déclin démocratique à l'autoritarisme puis à la dictature?

Janvier 2011, durant les 12 à 24 mois suivants, l'élan révolutionnaire arrivera à son paroxysme. Cependant, la transition démocratique s'avérera bien plus ardue qu’il n’y paraît. Une constatation qui ne dérive malheureusement pas d’un raisonnement logique ou d’une prédiction pointue, mais d’une observation a posteriori de notre déclin démocratique.

Pourquoi, une fois mise en place, la démocratie a-t-elle persisté et a été consolidée dans certains pays comme la France, les USA et l’Angleterre, et s'est effondrée dans d'autres, comme l’Egypte, l’Argentine ou la Tunisie?

Parmi les régimes démocratiques surgissant dans le sillage des dictatures et de la répression, la majorité a tendance à être très instable [2]. Leur émergence, point culminant de plusieurs décennies de lutte et de répression, n'est généralement que le début d'une nouvelle série de conflits politiques.

Notre démocratie est désormais passée du déclin à l’autoritarisme. Les facteurs explicatifs sont certainement complexes et difficiles à discerner des effets. Cependant, au moins un surgit:


- Une poussée démocratique faible qui n’a pas suffi à déstabiliser le contrepoids de l'élite existante. Autrement dit, les forces réactionnaires sont plus fortes que les forces progressistes.

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Plaçons-nous de l’autre côté, pourquoi une élite non démocratique devrait-ellese convertir à la démocratie? N’est ce pas une dégradation de sa puissance? De plus, plusieurs pays dans la région ont intérêt à ne pas (ou a minimiser, ou à ridiculiser) la démocratie naissante. Ces intérêts convergents entre élite locale qui a épuisé les ressources du pays, et faisant face à une crise existentielle et des pays voisins allergiques aux changements constituent une barrière contre toute entente possible avec les forces de démocratisation.

En effet, l'émergence de la démocratie est une condition necessaire mais non suffisante à sa stabilisation. L'élite doit être contrainte d’abdiquer afin de permettre à la démocratie de s’instaurer, malheureusement un examen approfondi de la situation en Tunisie démontre que l'élite en place dispose désormais de plus que ce dont elle a besoin pour compromettre la “situation démocratique en Tunisie”.

D’un côté, la classe moyenne en raison de son appauvrissement en faveur de la classe aisée, la distribution de la richesse étant déséquilibrée, favorisant ainsi le retranchement et l’isolement de l'élite, n’est plus le socle social des courants démocratiques et le moteur de progrès,ce qui la fragilise et rompt avec la diversité qui la caractérise. Il en résulte une concentration de pouvoir encore plus grande qu’avant la révolution aux mains de l'élite gouvernante.

D’un autre côté, à cause de la mauvaise gouvernance et de la degradation constante des indicateurs économiques, il est devenu coûteux de tolérer la démocratie: Institutions défaillantes, clivage entre opposition et gouvernement intenable, vie politique freinant le progrès économique faute d'entente minimale sur le bien-être du pays. Il devient donc plus facile de démanteler cette structure et voir émerger un populisme autoritaire.

“Que faire?” Question qui fait rêver, mais la réponse est moins romantique…je crains…

Adoptant la même logique, il devient possible de forcer l'élite à la démocratisation en créant un “réservoir révolutionnaire” suffisamment large et diversifié (la classe moyenne) qui rendrait toute tentative de répression très coûteuse et assurerait une distribution de richesse moins biaisée, d'où une dilution du pouvoir central.

En d’autres termes, n’oublions pas que le passé autoritaire de la Corée du Sud a façonné sa démocratie d'aujourd'hui…

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