Une décennie de croissance perdue

Le rôle de tout gouvernement, d'un point de vue économique, est de fournir des résultats optimaux compte tenu des ressources disponibles. Que dire alors si notre PIB (sans tenir compte de l'inflation) ne s'améliore pas depuis 2010? Il convient de noter que la valeur en dollars s'est entre-temps dépréciée de 36.4 %.

La performance économique de la Tunisie a ralenti après 2011, entraînant une décennie de croissance perdue. S'il a une chance de faire croître son économie, le pays doit investir dans des industries et des infrastructures qui peuvent tirer profit de sa place dans l'économie mondiale.

Pourquoi l'économie tunisienne n'a-t-elle pas pu échapper à la pauvreté ? Comment faire ces investissements ou par où commencer?


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Evolution du Pib tunisien en B$ entre 2010 et 2021 (source https://data.worldbank.org/ )

Quand bien même toute étude de réussite économique mettrait principalement en évidence le rôle d'une économie de marché libre soutenue par la démocratie. Il est cependant douteux que de telles formules puissent sortir un pays de la pauvreté. Ne parlons pas d'atteindre la richesse, simplement d'échapper à la pauvreté la plus extrême.

Faible souveraineté

La souveraineté réelle requiert l’exercice d’une autorité effective sur le territoire, capacité à collecter les taxes, contrôle des zones frontalières, contrôle sur les principales ressources du pays (phosphate, énergies fossiles…).

Pour faire croître son économie et améliorer son bien-être sur le long terme, des projets d'infrastructures et d'industries sont nécessaires : construction de port, d'usine…

Sommes-nous aujourd’hui prêt pour construire ou accueillir les investisseurs qui construisent et exploitent? (i.e. Chinois, Emiratis…).

Pouvons-nous garantir la protection légale pour les startups tunisiennes contre les fraudes de propriété intellectuelle et/ou la concurrence internationale sur le marché local?

L'argent prêté par le FMI a besoin d'une perspective claire et stable pour conclure des prêts pluriannuels. Avec quelle vision stratégique avons-nous défié les prêteurs ?

Facteurs de productions basiques

Les exportations tunisiens actuels reflètent en effet une économie de délocalisation tirant profit d'une infrastructure basique fonctionnelle et d'une main-d'œuvre bon marché (~50% des exportations en 2021).

Cependant, les revenus sont faibles en quantité et en qualité, produisant peu et de qualité non optimale.

Exemple: L’allemagne, notre principal client en cable, exporte à son tour des cable de meilleurs qualité et contribue à son tour à 6.5% de la production mondiale. Alors que la Tunisie, bien qu'étant un secteur d'actifs stratégiques ne contribue qu’à hauteur de 1.75%. Le Maroc, pour référence, contribute à hauteur de 2.4%.


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Details des exports tunisiens en 2021 (source https://oec.world )

Consommation locale informelle

La faible souveraineté de l'État couplée avec l'incapacité à générer un modèle économique alternatif ont fait que nous sommes passés de plus en plus à des activités économiques très basiques nécessitant pas ou peu de surveillance et de régulation, d'infrastructure ou d'assistance des services du gouvernement.

La vente de récoltes sur le marché local ne bénéficie pas beaucoup de la surveillance, et les fonctionnaires corrompus du gouvernement qui cherchent à obtenir une part des pots-de-vin ou de l'argent d'extorsion ne pourraient qu'aggraver la situation.

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