Toutes ces foules qui défilent pour la Palestine dans tant de villes du monde, dans les rues de tant de capitales dont les gouvernants sont des alliés d’Israël !
Qu’est-il arrivé à l’Algérie, sœur jumelle de la Palestine, source d’inspiration des Palestiniens qui ont toujours brandi le drapeau algérien aussi haut que le leur ? Le pays serait-il passé, sans que nul ne s’en aperçoive, entre les mains d’une force hostile à son passé anticolonialiste, assez puissante pour lui faire renier son engagement central de solidarité avec le peuple palestinien ?
Car c’est un fait que les Algériens se voient interdire depuis le 7 octobre toute expression collective et publique en faveur de la Palestine. Il est même arrivé qu'on leur confisque le drapeau et le keffieh palestiniens. Ils sont donc exclus de cet extraordinaire élan de soutien universel.
Cette force brutale qui étouffe l’instinct de solidarité algérienne, représente-elle encore la Nation ou bien seulement des groupes d’intérêts privés qui se sont coalisés contre ses principes constitutifs, contre son histoire?
Et ceux, parmi les Algériens, qui justifient l’interdiction par le fait qu’elle prévient des désordres et des manipulations des foules, que le peuple n’a pas besoin de manifester puisque tout le monde sait que l’Algérie est aux côtés de la Palestine, défendent une position insoutenable.
En particulier, s’agissant du premier argument, à supposer même qu’il ne soit pas un simple prétexte, que valent les petites préoccupations d’ordre public d’une caste autoritaire, comparées au devoir de dénoncer un génocide colonial ?