Pour justifier que la majorité d’entre eux se soient jusqu’à présent tus, les 300 écrivains francophones signataires de la tribune publiée ce 27 mai par le journal « Libération », se livrent à une réévaluation négationniste de la temporalité du génocide.
À lire l’appel, le génocide perpétré à Gaza n’a pas commencé le 8 octobre 2023 mais en mars 2025, « depuis la rupture par Israël du cessez-le-feu » quand « l’attaque sur Gaza a repris avec une brutalité redoublée ». C’est aussi à cette date que le texte situe les premières « déclarations publiques » de ministres israéliens exprimant « ouvertement des intentions génocidaires ».
C’est la raison pour laquelle, précisent les auteurs du texte, " tout comme il était urgent de qualifier les crimes commis contre des civils le 7 octobre 2023 de crimes de guerre et contre l’humanité, il faut aujourd’hui nommer le « génocide »".
Autrement dit, l'urgence s'imposait dans les deux cas. À cette différence près que, s’il était urgent dès le 7 octobre 2023 de condamner l’action menée pendant 24 heures par la résistance palestinienne, il était au contraire urgent d’attendre que le génocide dure 19 mois pour oser l’appeler par son nom.