Lettre aux prisonniers politiques, grévistes de la faim

Huit mois que vous êtes sous les verrous sans droit, ni procès équitable, dans une affaire montée de toute pièce.

Aujourd'hui, vous entamez une grève de la faim. Je suis loin du pays et traverse la tourmente de la maladie qui frappe ceux que l'on aime. Je suis bouleversée à l'idée des douleurs que, contraints, vous infligez à vos corps si éprouvés déjà par l'incarcération et la cruauté de vos conditions de détention.

Oui, contraints car poussés dans vos derniers retranchements face au déni de justice et à l'arbitraire. Contraints encore car vous avez choisi la vie à la désolation que voudraient répandre vos bourreaux . J'ai mal pour vous mes amis, mes camarades.

Je maudis ce régime qui vous vole vos vies, vous prive de ceux qui vous chérissent, vous interdit la citoyenneté. Je maudis ce régime qui préfère la servilité à l'indocilité et à l'indignation de la révolte.

Sachez que vous êtes notre honneur. Vous les braves qui , simplement, vouliez prendre votre destin en main. Vous vous mettez en danger de mort pour sauver nos vies.

Sachez qu'un jour viendra couleur de liberté. Ce jour, vos inquisiteurs ne pourront soutenir votre regard. Ils y verront leur honte et leur déshonneur.

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