Où sont les recettes d’exportations des offshores?

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Plusieurs observateurs s'étonnent de voir chuter les réserves en devises jusqu'à atteindre récemment 69 jours d'importations, alors que les statistiques de l'INS rapportent un développement rapide des exportations et une forte reprise du secteur touristique.

D’après la réglementation de change, les sociétés offshores ne sont pas tenues de rapatrier le produit de leurs exportations, seule une petite fraction est utilisée pour couvrir les charges locales.

De ce fait, leurs flux financiers n’impactent que très faiblement les réserves en devises, bien qu’ils représentent les 3/4 des exportations totales (34,4 Md D en 2017). Ainsi, le déficit commercial du ‘‘régime général’’ (-25,2 Md D en 2017) constitue le principal indicateur affectant directement notre balance des paiements et les réserves en devises, conduisant ainsi le pays à un recours démesuré à l’endettement extérieur (dette improductive).

En termes d'échanges extérieurs, le vrai déficit commercial des BIENS est de 25,2 Milliards de dinars, et le vrai taux de couverture est de 25%. (Source BCT). Une éloquente étude de la BCT (Février 2017) confirmait que les entreprises de sous-traitance industrielle opérant sous le régime offshore ne sont pas tenues de rapatrier le produit de leurs exportations et, de ce fait, n’alimentent pas les réserves en devises du pays.

Ledit rapport de la BCT affirme clairement :

[Les sociétés résidentes sont tenues de rapatrier les recettes de leurs exportations. Leurs échanges ont un impact direct sur le niveau des avoirs en devises.] (Page 14)

[Plus de 90% des échanges commerciaux sous le régime offshore sont facturés en euro et effectués avec l’UE. L’effet change (euro/dinar) a été favorable pour les exportations, mais avec un effet minime sur le niveau des avoirs en devises.] (Page 17)

[La part de l’euro en tant que monnaie de facturation des exportations des résidents est importante. Ces ventes concernent surtout les produits agricoles (huiles d’olive, dattes…) et les industries manufacturières.] (Page 21).

[En conclusion, il est impératif de revoir le modèle économique actuel qui a atteint ses limites surtout pour le régime off shore dont la contribution à la valeur ajoutée et aussi à l’enrichissement des avoirs en devises sont réduites.] (Page 24)

Aussi, ne serait-il pas grand temps de faire le bilan de loi 72 pour évaluer son apport pour l’économie nationale ?

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