Il aura manqué presque de tout ce qui fait la grandeur d'un chef d'Etat…

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À la fin des fins, il aura manqué presque de tout ce qui fait la grandeur d'un chef d'Etat. De courage, de lucidité, de raison, de clairvoyance, de stratégie et même d'un sens élevé de patriotisme.

Il aurait pu mettre en place les mécanismes d'une alternance apaisée, il a installé tous les ingrédients d'une grave crise politique. Il aurait pu placer l'intérêt du pays au-dessus de tout, il a choisi le sien et celui de sa famille. Il aurait pu faire les réformes politiques qui permettraient une véritable transition démocratique, il laisse un tel cloaque politique qu'il faudrait des années pour le déminer et l'assainir.

Il aurait pu partir en mettant l'armée au-dessus du bourbier qu'il laisse maintenant à ses compatriotes, il l'a entraînée dans ses calculs politiciens au point de menacer sa cohésion, du moins en décrédibilisant sa parole.

Il avait la possibilité, l'opportunité, même la chance de rentrer dans l'histoire s'il avait quitté le pouvoir en 2009 après deux mandats en respectant la constitution que son prédécesseur avait fait adopter par référendum populaire en 1996. Au lieu de quoi, il finit sa longue carrière démuni physiquement, discrédité politiquement et moralement tenu responsable de tous les maux qui accablent l'Etat et ses institutions, l'économie du pays et la société algérienne.

Parti avec les honneurs en 2009, il aurait pu consacrer son temps à voyager, profiter de la vie, servir son pays, rédiger ses mémoires, faire profiter Algériens et étrangers de son expérience, de son entregent. Il aurait pu partir par la grande porte et faire du bien aux siens et à l'Algérie.

Il a choisi de partir par le trou de la serrure. Il n'est pas parti de lui-même, mais contraint à la capitulation par une formidable insurrection populaire pacifique. Mais à tout peser, la candidature de Bouteflika à un 5eme mandat était un mal qui a fait un bien fou pour les Algériens.

Le pays se reconstruira bien sûr sans lui. Mais surtout sans son système qu'il a mis 20 ans à bâtir et qui s'est écroulé en 5 semaines. Un jour, il avait dit qu'il est l'incarnation de l'Algérie toute entière. Elle est trop grande pour lui.

C'est à l'aune de cet effondrement rapide qu'on mesure combien Bouteflika a plus pensé à lui qu'à son pays et à ses compatriotes.

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