Le nouveau Bouteflika arrivera vers début juillet…

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Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d'Etat-major de l'Armée appelle l'application de l'article 102 de la Constitution comme "solution pour sortir de la crise".

Laquelle, y en a deux? La première veut que le conseil Constitutionnel constate la vacance de pouvoir pour cause de maladie grave et propose au Parlement de déclarer l'état d’empêchement. L'intérim qui sera assuré par le président du Sénat va durer 45 jours + 90 autres jours avant l'organisation d'une présidentielle.

C’est-à-dire, on aura un nouveau Bouteflika vers la mi-août. La deuxième veut que le président démissionne et l'intérim sera alors assuré par le même président du Sénat pour 90 jours.

C’est-à-dire, le nouveau Bouteflika arrivera vers début juillet. Deux cas tout à fait différents de l'un de l'autre. Dans un cas comme dans l'autre, Gaïd Salah fait la démonstration que c'est l'armée qui défait les présidents quand elle ne les faits pas. En 1999, Bouteflika est venu dans la valise du général Belkheir. En 2019, c'est le général Gaïd qui lui fait faire sa valise.

En novembre dernier, j'écrivais ceci à propos du rôle d'Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d'Etat-major de l'armée dans le cas où le président Bouteflika venait à renoncer au pouvoir. On est en plein dedans. Je ne vais pas faire le crâneur, mais disons que j'ai vu juste. Extraits :

Les amis de Gaïd Salah disent que celui-ci a un plan en cas de défection de Bouteflika. Sa fidélité à ce dernier ne pouvant être prise à défaut, l’imposant général martèle que l’armée reste républicaine et qu’elle n’interfère pas en politique.

Sauf qu’en temps de crise, comme ce fut le cas au moment de la mort de Boumédiène en 1978, ou des démissions de Chadli Bendjedid en 1992 et de Liamine Zeroual en 1998, l’institution militaire intervient directement pour trancher la question tout en mettant les formes. Rien n’exclut un tel scénario si la succession de Bouteflika se déroulait dans un désordre et une confusion qui menaceraient la paix sociale.

L’hypothèse que l’armée joue un rôle majeur dans les prochains mois est d’autant plus vraisemblable qu’elle parle aujourd’hui d’une seule voix, alors qu’elle fonctionnait avec un système de collégialité entre une poignée de généraux influents à la fin des années 1990, lorsqu’Abdelaziz Bouteflika revenait aux affaires.

Les mues opérées dans les commandements militaires au cours des derniers mois ont renforcé les pouvoirs de son chef qui contrôle désormais l’état-major, les forces terrestres et navales, les chefs de régions militaires, la police, la gendarmerie sans parler des services de renseignements, organiquement reliés à son ministère.

À moins d’une surprise, ce dont Bouteflika est coutumier, Ahmed Gaïd Salah est l’homme qui compte le plus à Alger. D’aucuns jurent l’avoir entendu dire que le choix du prochain président ne se fera pas sans lui. Avant cela, le chef de l’État actuel veillera à mettre sa famille à l’abri. La manière brutale avec laquelle celle-ci a été malmenée quand il a quitté le giron du pouvoir après la mort de Boumédiène reste encore un traumatisme dans l’esprit des Bouteflika.

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