On se souviendra d'Assad comme l'un des grands bouchers de l'Histoire

On se souviendra d'Assad comme l'un des grands bouchers de l'Histoire, à l'image d'Hitler ou de Staline. Pourtant, il y aura -il y a déjà- beaucoup de gens prêts à le défendre. Des gens qui sont mêmes prêts à nier la réalité, à dire qu'il n'y a pas de preuves, que les vidéos ne sont pas des vidéos, que les voix ne sont pas des voix, que les témoignages ne sont pas témoignages, que les corps ne sont pas des corps. Pourquoi font-ils cela ?

Assad les a-t-il payés ?

Assad leur a-t-il accordé des faveurs ?

Assad les a-t-il invités à diner ?

Assad leur a-t-il rendu un quelconque hommage ?

Non, rien de tout ça. Les dictateurs ont toujours cette grande chance : ils ont des amis partout sans avoir à les mériter, contrairement aux gens ordinaires. Assad a des amis qui sont prêts à se battre comme des lions pour défendre ses actions et à jurer qu'il n'a jamais utilisé de gaz, qu'il n'a jamais torturé d'enfants, qu'il n'a jamais essayé d'écraser le peuple.

Pourquoi ? Pourquoi font-ils cela ?

Parce qu'ils croient opter pour le moindre mal. Ils sont sûrs de ne pouvoir choisir que parmi les cartes qui sont sur la table et, ce faisant, ils tombent dans le piège des dictateurs. Vois-tu, même quand tu l'ignores, tout dictateur s'assure que tu trouves les cartes déjà prêtes et, si tu t'arrêtes un instant pour réfléchir, il t'oblige à penser qu'il n'y a que deux voies, deux possibilités. Le fait est que toutes deux sont en œuvre : le seul recours possible à son régime, c'est lui-même qui l'a créé, de sorte que tu n'aies pas le choix.

J'ai vu ce phénomène se produire des dizaines de fois dans mon pays. Quand un parrain veut s'emparer des terres d'un paysan, il ne vient pas lui faire directement une proposition. D'abord il brûle ses récoltes, puis il vole ses outils, il tue son bétail, et ce n'est qu'alors, quand le paysan est au sol, à genoux, qu'il lui fait une offre.

Assad a fait la même chose . A peine le printemps arabe commencé, il a donné l'ordre de libérer des prisons syriennes les islamistes les plus violents, ceux qui avaient commis les pires crimes Puis, pendant quelque temps, il leur a permis de se déplacer sans être dérangés, de s'organiser, de recruter des gens et même de s'armer. C'est seulement quand ils se sont rangés sous le drapeau noir de Daech qu'il a dit à tout le monde : choisissez, soit moi, soit l'enfer. Un enfer qu'il avait créé de toutes pièces.

Staline avait fait la même chose à Katyn. Oui, il a employé la même stratégie : il a massacré des milliers d'officiers polonais, puis il a accusé les nazis, se présentant ainsi comme le seul rempart contre Hitler.

Vois-tu, aujourd'hui il est évident pour toi qu'on ne peut pas choisir entre Staline et Hitler, tout comme demain il sera évident qu'on ne pouvait choisir entre Assad et Daech. Et pourtant beaucoup sont prêts à jurer qu'Assad est un moindre mal.

Ne tombe pas dans le piège de cette fausse alternative. Assad a provoqué tellement de ''Katyn'', tellement d'attaques qu'il a fait passer pour l'œuvre de Daech....je te le répète, c'est une stratégie vieille comme le monde, qui consiste à semer la terreur, à libérer la bête féroce, puis quand ses crocs sont sur le point de s'enfoncer dans ta chair tendre, à dire : " Choisis : elle ou moi.''

Demande-toi toujours si c'est possible.

Lis, réfléchis, examine.

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