Faire plaisir à mes amis néo-saiedistes

Je dis surtout "néo-saiedistes" car ils constituent la frange la plus satisfaite, la plus bruyante aussi. Ils ont rallié Saied au dernier moment, c’est-à-dire immédiatement après le lancement du "processus de rectification" que certains ont qualifié de coup d'Etat.

Cela dit, j'ai les mêmes bonnes intentions à l'égard des anciens, les saiedistes fondateurs. En pratique, ce qui vient de se passer, et sous réserve de confirmation et finalisation, veut dire quoi ? En termes simples, ça veut dire tout simplement, et ce serait à mon sens leur plus grand motif de satisfaction, la fin de ce qu'on a longtemps appelé l'expérience tunisienne ou le printemps arabe.

Il faut l'admettre, une bonne partie de nos concitoyens ne croient pas au processus démocratique dans les pays du sud. Dans le milieu journalistique, Lotfi l'indic par exemple, a parfaitement illustré ce sentiment de satisfaction par une formule qui accorde à la Tunisie un mérite historique "le printemps arabe, né en Tunisie, sera enterré en Tunisie".

Dans les milieux un peu plus savants, de nombreux universitaires rejettent l'option démocratique et invalident toute corrélation entre développement économique et démocratie. Un ancien collègue positionné bien à gauche et surtout doué dans le discursif, avait longtemps déroulé cette argumentation et souvent cité le Chili, l'Espagne, la Grèce ou encore la Corée du sud.

Pignon, sur l'assida, ce serait une proportion de près de 90 % des citoyens du pays qui approuvent le "processus de rectification" lancé par le rectiligne président Saied. Il s'agit là d'un autre motif de satisfaction pour les saiedistes, anciens et nouveaux, qui devrait les immuniser et les rendre imperturbables.

S'il y a encore 5 ou 6 ou 10 % de citoyens qui donnent de la voix pour refuser cette nouvelle-vieille trajectoire, pourquoi leur refuser ce maigre lot de consolation ?

Toujours privilégier les analyses à froid

Une fois passée l'émotion et l'effet de surprise liés à l'annonce du "putsch" du 25 juillet et la sortie novembriste des klaxonneurs en service commandé, les citoyens de ce pays commencent à se rendre compte que la partie est loin d'être finie. Plus précisément, ceux d'entre eux qui se sont époumonés à chanter les louanges d'un petit sous-traitant vont se rendre compte qu'ils ont, encore une fois, misé sur le mauvais cheval.

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