Journalistes tunisiens : Passez-moi la rhubarbe et je vous passerai le séné....

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Je me suis toujours demandé quel est le proverbe le mieux approprié pour illustrer les relations consanguines qui existent en Tunisie entre hommes politiques, finance, mafia, journalistes, médias et intellectuels à deux balles, après avoir fait le tour du propriétaire, je crois avoir déniché l'oiseau rare: « Passez-moi la rhubarbe et je vous passerai le séné. »

Tout l'opportunisme, les courbettes et les complicités-duplicités viles concentrés en une phrase…

Le Panama papers a confirmé la bonté de mon choix !

Voilà un dossier tellement gros, tellement opaque, au moins autant que le mystère des pyramides, qu’après avoir gratté la surface, on s’aperçoit qu’on pourrait creuser un tunnel pouvant traverser la sphère terrestre du nord au sud et d’est en ouest ! Ce chantier a nécessité des mois d’investigation et le travail collaboratif de centaines de journalistes du monde entier…Or, en Tunisie, les baragouineurs n’aiment pas ce genre de scandale sulfureux qui éclabousse leurs « amis », alors que font-ils ? Ils étouffent l’affaire, la banalisent et s’étonnent que des plus futés qu’eux soient sincèrement effarouchés, pas comme les vierges, mais comme de vrais citoyens conscients que les coupables doivent être jugés et punis !

Quand on aborde des questions sérieuses, des questions qui nécessitent des analyses sérieuses, de l'investigation, des recherches, des recoupements, des études, de l'expertise à l'échelle planétaire, une connaissance profonde, professionnelle du sujet...on ne meuble pas les plateaux par des zouaves pour la plupart incultes ou peu, très peu préparés pour affronter, hormis la propagande à deux balles et les clashs de collégiens en plein dérèglement hormonal, des thèmes épineux sur lesquels de vrais experts, à la notoriété bien assise, se sont souvent cassés la gueule, perdant ainsi toute crédibilité.

Que des journalistes (toujours les mêmes et dont la plupart ne maitrisent que les sujets légers et ce n'est même pas sûr...) ou des agents de la circulation, ou un mécano à la retraite, ou un hurluberlu convaincu de ses lumières falotes...se mettent à papoter sur l’évasion fiscale et les comptes off-shore, leurs tenants et aboutissants, comme l'aurait fait n'importe quel quidam un tant soit peu curieux, c'est une manière de banaliser un danger imminent qui nous guette tous.

Imaginez un instant....et fermez les yeux....car pour certains c'est un cauchemar....

Oui, imaginez un instant que sous l'ère « maudite » de la troïka, quelques galopins islamistes ou cpéristes aient été attrapés la main dans un chapeau panaméen off-shore....Oh le raffut, le vacarme, le branle-bas de combat, les insultes, les sarcasmes, les sit-in, les grèves, les journalistes en larmes et écœurés, le chœur des pleureuses de la Tunisie trahie et abandonnée....Les charlatans....Les deniers publics servis aux copains-coquins....Le tohu-bohu.... Le carnaval....

Imaginez et fermez les yeux, une paire de claques ne serait pas de refus....

Ravalez vite cette morgue que je ne saurai voir!

Comme l'issue de cette affaire scabreuse ne suscite en moi aucune curiosité, fût-elle ludique, Je ne m’attarderai pas outre mesure sur le menu fretin et autres mesquineries dont ces faméliques sont si prodigieusement généreux, il est de notoriété publique que ces mercenaires dont nous subissons l’outrage depuis une trentaine d’années n’ont ni dignité ni éthique et qu’il suffit d’arguments sonnants et trébuchants pour que ces glands à l’imagination débridée se prennent pour des chênes majestueux!

En vérité, la plus sale, la plus dangereuse des espèces, je veux dire des « essences » que la dictature mafieuse ait créée, c’est les journalistes comme emblèmes, j’allais dire humains, ô ! Que non ! Mais colifichets ambulants, choses anthropomorphes…

Dans les pays où l'on respecte l'opinion publique ces thuriféraires auraient été canardés depuis longtemps…Thuriféraire !!! Voilà un vocable phonétiquement rébarbatif, orthographiquement polisson, un vrai dur à cuire, mais ô combien utile pour désigner à bon escient une bonne partie de notre élite, de nos journalistes et de nos "intellectuels imaginaires".

Thuriféraire (dans les bonnes vieilles dictées, il harponnerait les meilleurs):personne qui n'est jamais en retard d'une révérence.

J’ergoterai volontiers sur ces bécasses, ces truffes, j'entends ces journaleux, stipendiés pendant longtemps par le benalisme, dont les voix bêlantes rappelle ovins, caprins et bovins en assemblée dans quelque vert pâturage, ces voix si insupportables, évoquant sans trémolo vertus, valeurs, éthique alors qu’elles trichent et qu’elles se prostituent, alors qu’elles sont les voix de leurs maitres respectifs !

Plus rien ne nous scandalise dans ce cirque, plus rien!

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