Cet essaim "post" ou "pop" philosophique !!!

Pour être tout à fait franc, il y a eu au sortir des années 90, dans l'ombre des grandes figures, bien moins d'inventivité que ce qui s'est produit d'abord à travers le sillage de Foucault, Deleuze, Derrida. Ces derniers n'avaient rien à dépasser, ni à s'opposer réellement à une génération préalable, celle de Sartre ou de Merleau-Ponty qui restaient bien sûr dans le champ, en tant que figures engagées.

L'université n'avait pas produit de véritable plan de création même si Guéroult ou Hyppolite planaient magistralement sur les lieux. Tout était à faire. Les pensées de la "Différence" n'avaient pas grand chose à relever et il faut dire que la relève restait alors une figure maudite, trop hégélienne sans doute, du moins un Hegel mal compris, pas assez barbu.

Il constituait par trop le chien crevé de la philosophie et reviendra plus tard, sous ma houlette à vrai dire et celle de Catherine Malabou. Alors, pour la pensée 68, il s'agissait plus d'une formidable révélation que d'un dépassement générationnel. Et cette révélation n'a aucunement fait fi des figures dont elle se nourrissait, celles de Bataille, de Blanchot, de Lévinas, de Caillois qu'il n'était absolument jamais question de dégager du tapis (quelle drôle d'idée en effet).

La contraposition de Badiou et de Rancière à cette génération était par contre plus polémique, plus dégagiste dans les critiques adressées aux maîtres quant à l'instauration d'un classicisme vrai ou d'un déboutement de la finitude ou, pour le moins, d'une concurrence sévère, normalienne.

Il faut dire que tout de suite après cette époque, si ce n'est cette franche rivalité encore maoïste par bien des traits, nous avons été peu nombreux me semble-t-il à ouvrir de nouveaux champs, si ce n'est la libre et sauvage création de concept d'Isabelle Stengers, de Bernard Stiegler, celle encore d'Eric Alliez en direction de l'art et de la guerre ou d'un art de la guerre avec Lazzarato, ou encore l'effort qui m'a porté vers une mythographie de la science-fiction, vers des narrations Hégéliennes selon tout une contre-culture postmoderne (c'est Dick, figurez-vous, qui utilise en premier ce concept que Lyotard va rendre plus maniable).

Il y a bien sûr aujourd’hui ! Ce n’est pas fini. Loin de là. Un essaim "post" ou "pop" philosophique dont je ne sais pas encore que penser sur le fond mais qui s'inscrit dans le dynamisme éditorial incontestable de Laurent de Sutter, avec des nouveautés affirmées du côté de Tristan Garcia, Pacôme Thiellement, Mark Alizart ou encore Dorian Astor, plus Deleuzien peut-être.

Moment d'incertitude dont nous ne savons pas encore la promesse parce que rien n'est jamais fait et que les cartes ne se tirent autrement qu'à en fabriquer le jeu dans les lignes au tracé effectif plus que dans les courtoisies mondaines.

Ne resteront en effet que les écrits, ceux d'hier et d'aujourd'hui, intriqués hors de l'histoire toujours close par des discours et des tendances illusoires qui ne font que pot-pourri …

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