Allons-nous enfin affronter nos vrais problèmes de face ?

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Avec la propagation accélérée de la pandémie dans notre contrée, nous sommes en train d’assister à l’effondrement du système de santé et notamment celui de la santé publique. Or, cet effondrement n’est pas nouveau ni imprévisible, il est le fruit de décennies de dilapidation du bien public en faveur du secteur privé et des milieux affairistes et escrocs.

Cette même dilapidation a poussé des milliers de jeunes diplômés médecins à quitter le pays vers d’autres cieux qui leurs permettent de continuer leur progression scientifique et professionnelle ainsi que de se construire une vie et recevoir la reconnaissance méritée. Au point que ceux qui persistent sont considérés comme des résistants ! Il est aussi à noter que les agressions impunies - de plus en plus fréquentes - qu’ils subissent lors de leur exercice ont, elles aussi, contribué au ras le bol général.

Aujourd’hui, face à l’aggravation de l’état pandémique dans le pays, nous nous trouvons dans un dilemme : l’arrêt total de l’activité économique qui nous a sauvé lors de la première vague n’est plus possible et on nous dit qu’il “ne sera pas efficace non plus” !

Cette mesure extrême qui a laissé le pays à genoux sur le plan économique et social, nous aurait fait gagner du temps pour remettre à niveau l’infrastructure de santé et bien se préparer à la deuxième vague épidémique prévisible et inévitable ! Mais les gesticulations politiques et la pression des différents lobbies ont fait perdre cette opportunité !

Est-ce que la mort est imminente ? NO ! NOT TODAY ! Y a-t-il encore une marge pour sauver la donne ? OUI ! Est-ce que cela passe par la mise à mort de l’économie ? NON ! Ça sera encore plus catastrophique ! Alors que pouvons-nous faire ?

Sur le court terme :

- Sachant que le stock de lits de réa et d’oxygène dépasse la demande jusqu’à présent (sauf pour certains hotspots) et que le problème réside essentiellement dans la disponibilité du personnel traitant. Nous devons renforcer les équipes médicales et leur fournir les moyens adéquats de protection personnelle afin de rassurer les nouvelles recrues et protéger le staff existant !

- Prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter le burn-out des équipes qui sont sur le terrain. Décongestion des services COVID opérationnels ce qui permettra en plus du repos nécessaire au personnel de faire les opérations de désinfection de façon plus efficace et courante.

-Résoudre le blocage des négociations avec le syndicat hospitalo-universitaire. Ce qui permettra le passage des examens et mettra à disposition des centaines de médecins dans le cadre du service civil très bientôt.

-Opérer des formations certifiantes et des masters spécialisées fast-track en médecine d’urgence pour ceux qui se portent volontaires à travailler sur les circuits COVID.

-Créer un système d’incitations morales et lucratives pour les volontaires aux circuits COVID.

-Payer dignement et à temps les gens !

-Le personnel assuré, l’exploitation totale des lits disponibles sera possible. Travailler en même temps sur l’augmentation des capacités.

-Envisager la réquisition des lits dans les cliniques privées au même prix que la CNAM rembourse au secteur public ! Ce n’est pas négociable !

Sur le long terme :

-Réimaginer le système de santé publique en faveur d’une santé préventive de proximité et facile d’accès. La maladie nous coûte beaucoup plus cher que la prévention !

-Revaloriser les métiers de santé et la recherche scientifique dans ce domaine. On ne peut pas se permettre qu’un député corrompu et vendu se fasse payer par le contribuable le double voire le triple d’une personne qui sauve des vies !

-Revisiter le parcours académique et professionnel des médecins de façon à leur permettre la progression hors du système des concours inhumains actuel.

-Revaloriser la nomenclature CNAM dans le secteur de santé publique au même niveau que celui du secteur privé ! On ne peut pas avoir un système de santé à deux vitesses !

-Créer un système d’information et de gestion globale de la santé qui englobe le secteur public et privé. Un dossier médical unique par citoyen identifié par l’identifiant unique tout en veillant au respect de la vie privée. Ce système permettra d’avoir une vue globale sur l’état de santé de la population et de bien apprivoiser les tendances et les besoins.

-Abaisser le gaspillage des médicaments en permettant/obligeant aux pharmacies de vendre à la dose conformément à la prescription médicale. Ce qui permettra des économies considérables (en devises et en dinar tunisien) qui à leur tour peuvent être dirigées vers les infrastructures et équipements du secteur.

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