Quand l'absence de la cour constitutionnelle se fait cruellement sentir…

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Ou quand les juridictions suprêmes de la Tunisie sont sous l'emprise du jeu politique

Les Tunisiens sont estomaqués, ils n'en reviennent pas, Slim Riahi a présenté sa candidature à la présidentielle et aux législatives et elles ont été acceptées par l'ISIE alors qu’il est condamné à la prison. C’est vraiment incroyable !

Nabil Karoui, propriétaire de Nessma, a lui tout bonnement présenté sa candidature à la présidentielle, lui qui est poursuivi pour des affaires graves de blanchiment d'argent et qui n'a payé ni le fisc ni la CNSS. Il a exploité sans vergogne, sous couvert d'action de bienfaisance, la faim et la pauvreté des Tunisiens à travers sa chaîne privée.

Il a fait appel à Soufiène Toubel, qu’il a intégré dans son parti et sur ses listes électorales, alors qu’il est fortement suspecté de corruption.

Comment peut-il financer sa campagne électorale sachant qu’il est interdit de voyage et que ses avoirs sont gelés ? Tout cela n'a été rendu possible que grâce au vide juridique de la loi électorale.

Une autre loi, votée pourtant a une majorité confortable pour apporter les correctifs, assainir, moraliser et barrer la route aux malandrins, n'a pas été volontairement ou non signé par le président Béji Allah yerhamou.

En raison de l'absence de la Cour Constitutionnelle, on est arrivé à une impasse juridique et constitutionnelle. L'ancienne loi a été maintenue. Elle permet à Riahi et Karoui de se présenter sans présenter de quitus fiscal ni de B3 et ce malgré toutes les casseroles qu'ils traînent derrière eux.

La création de la Cour Constitutionnelle, pourtant obligatoire, aurait pu se faire aisément dès 2015, durant la période d'entente entre feu si el Béji et Ghannouchi.

Mais la volonté politique était absente surtout de la Part de Si el Béji qui avait alors toutes les cartes en main et qui pouvait faire passer tout ce qu'il voulait. Tout cela montre que nos juridictions suprêmes sont sous l’emprise du jeu politique.

Les nominations à la Cour constitutionnelle sont, malgré le" tawafék ", de plus en plus super politisées, pas moins d'une douzaine de votes à l'ARP n'ont pu élire un candidat consensuel.

La faute en incombe à qui ? Aux partis certes mais à l’Exécutif surtout qui prend refuge derrière le juridique et qui veut avoir les mains libres. La nomination des juges est un enjeu politique et démocratique. On a senti plus d'une fois la tentative par le pouvoir exécutif et/ou législatif par les deux partis pourtant alliés de contrôler, avec plus ou moins de subtilité la majorité au sein de la Cour .

La Cour Constitutionnelle doit être une exigence, un impératif pour la prochaine Assemblé élue, c'est une urgence absolue.

La Cour Constitutionnelle est dans nos systèmes juridiques le garant du respect de l'Etat de droit, de la constitutionnalité des lois, de notre démocratie, la gardienne de nos libertés fondamentales, rien de moins.

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