André Glucksmann…

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André Glucksmann, 78 ans, est mort et je ne me sens pas très bien, à 77 ans. J'ai connu ce « nouveau philosophe » ainsi : un orateur puissant, une voix en colère, souffrante et émouvante, disant son indignation sur un scandale politique d'envergure.

Son plus célèbre « coup d'éclat » fut d'emmener les deux « vieux philosophes » si brouillés et si célèbres, Raymond Aron « de droite » et Jean-Paul Sartre « de gauche » pour plaider à eux trois la cause des boat-people Vietnamiens à l'Élysée du temps de Valery Giscard d'Estaing. Et avec succès puisque la France a accueilli au moins 100.000 réfugiés Vietnamiens si lointains... Bien plus qu'aujourd'hui les proches Syriens !

L'humanisme est certes une valeur fondamentale, « ni de droite ni de gauche », et chacun d'entre nous, humbles citoyens, comme, à plus forte raison, chaque personnalité, devrait sincèrement l'appliquer. Mais, bien évidemment, là-haut, les choses se compliquent. Par des querelles entre personnalités et plus encore par la « réalpolitique » de nos dirigeants, beau prétexte à contourner les si beaux principes affichés, pour se maintenir au pouvoir par magouilles électorales…

Lorsque ces ambitieux « nouveaux philosophes » et leurs potes « nouveaux médecins », « nouveaux artistes », etc. croient devoir « faire de la politique », ils s'approchent du pouvoir corrupteur : tels des papillons se brûlant les ailes autour de la lampe fascinante. Ils perdent leur liberté d'esprit, gage de lucidité. Donc s'égarent à se croire omnipotents, donneurs de leçons, élite de l'élite... simples vaniteux de vaniteux.

Ils perdent ainsi toute légitimité auprès du pékin-lambda, du moins celui qui, les pieds sur terre – c'est à dire dans la merde d'un monde d'injustice sociale – n'en a pas moins la tête dans les étoiles, celles justement des grandes valeurs d'humanisme et de liberté. Non, je n'ai pas le bac. Oui, j'ai galéré à vivre et à me cultiver.

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Oui, je me suis égaré dans des labyrinthes d'organisations politiques d'extrême-gauche censées structurer la force sociale du pékin-lambda, ne vivant que de querelles intestines ou d'entre organisations. Et, oui, bien tard, hélas, j'ai rejoint le courant de pensée anarchiste. En voilà bien assez pour « remettre à leur place » certains de mes « brillants » contemporains :

Kouchner, Glucksmann et - le pire - BHL. Ils furent de jeunes idéalistes ambitieux et ont très mal vieilli, voilà. Je m'en foutrais bien sinon que ces « puissants messieurs » (et autres du même acabit) ont été nocifs pour nous tous de s'égarer, voire se nier, en politique :

*Glucksmann a été jusqu'à copiner-dur avec Sarko et avec l'Oncle Sam !...

*« L'entarté » BHL a fait pire, la Libye en témoigne…

*Kouchner ? : J’ai récemment appris qu'il jugeait ses activités ministérielles bien moins efficaces que son rôle dans « Médecins Sans Frontières »..., c'est déjà ça, mais bien tardif !

En mai 68, j'ai entendu Glucksmann causer dans la Sorbonne libérée et me souviens avoir pris part au débat, entre libres-égaux. Nostalgie ?... Non, plutôt amer constat que « tout est à refaire », dans la durée : donc en bien mieux, sans arrivistes qui retournent leurs vestes !

Et c'est possible, et c'est indispensable. De mille manières.

Edgard Morin est un grand vieillard qui a le mérite d'être resté dans son domaine de « penser le monde » sans sombrer dans la politicaillerie (sauf à quelques instants, via son ami Stéphane Hessel). Il écrit – en substance – ceci : « c'est par l'imprévu-imprévisible d'un fait social que débute toujours une révolte, une révolution. Avec une force qui bouscule tout, y compris les élites qui se croient seules chargées de la conduite de la révolution... »

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