Jouer avec le feu.

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Le « premier ministre » pressenti pour former le gouvernement se hâte lentement, très lentement. Il a consulté et continue à consulter comme si on avait tout notre temps, comme s’il n’y avait aucune urgence et que rien ne presse.

Malgré tout le 25 août, dernier délai constitutionnel, le soir à 20 heures, nous verrons une fumée blanche, nous aurons une liste qui ne finira pas de nous surprendre.

Le premier ministre pressenti aura passé près d’un mois à payer de sa personne, à faire l’affairé, à consulter à tout va, partis et organismes, anciens chefs de gouvernement et même un chef d’état, le ban et l’arrière ban, des ténors et des seconds couteaux, il a même consulté des experts, vedettes des plateaux télé mais tout cela n’aura été que faux semblant et trompe l’œil.

Personne n’est dupe, la liste a été établie depuis le début, concoctée, fignolée et définitivement arrêtée au palais de Carthage. Les noms des heureux élus qui fuitent aujourd’hui sont révélateurs de l’état d’esprit qui a présidé à l’élaboration de cette liste. Des augustes anonymes, des grands fonctionnaires de 2ème rang, des techniciens ayant fait leurs preuves, rien qui a trait de près ou de loin à la politique.

Un gouvernement qui portera la parole présidentielle et qui ira à la confrontation avec le parlement en contradiction avec les termes et l’esprit de la constitution.

Ce gouvernement qui ne repose sur aucun pacte politique et qui n’a aucune orientation idéologique, s’il devait être confirmé par le parlement et il le sera, ne sera qu’un gouvernement de gestion des affaires, en rien différent de l’actuel gouvernement Fakhfakh.

Contrairement aux vœux pieux du chef de l’état ce gouvernement ne sera pas censuré, il obtiendra la confiance mais très vraisemblablement une confiance ric-rac à une ou deux voix près comme pour signifier au chef de l’état qu’il n’est pas le seul maître du feu.

Par ailleurs, Il n’est pas sûr du tout que le parlement accepte de se saborder ou se laisse dissoudre malgré toutes les tentatives du chef de l’état, il est plus que probable que celles-ci soient vouées à l’échec et que cette législature soit menée à son terme.

Imaginons le gâchis, le combat au couteau, tous les dangers et la « libanisation » à grande vitesse de notre pays

Dans tout cela il y a un coupable : celui qui s’ingénie à tuer dans l’œuf l’exercice démocratique parlementaire, celui qui ne sait pas exercer le pouvoir mais qui souhaite en jouir éperdument.

Un manque de courage.

Comme attendu, la prise de position du chef de l’état concernant l’initiative des Emiratis n’a pas beaucoup surpris.

Connaissant les déconvenues antérieures, elle était dans la limite de l’ordre « naturel » des choses.

Devant le représentant de la Palestine le chef de l’état a tenu un discours où plutôt une rhétorique scolaire et indigente.

Réaffirmer son soutien à la cause palestinienne, voilà qui est fort bien mais qui n’engage à rien. Affirmer et réaffirmer haut et clair, le plus solennellement du monde, sa condamnation, notre condamnation au principe de la « normalisation » cela est une autre affaire.

Maquiller cela sous le prétexte de non-ingérence dans les affaires des autres pays est une excuse facile et à la limite une tromperie, car pour ce qui concerne les Emiratis, ils ne se font pas scrupule de s’immiscer eux dans nos affaires et dans toutes celles des Arabes.

Il n’a sûrement pas échappé au chef de l’état, à moins qu’il n’ait rien vu, rien entendu donc rien dit, que les Emiratis appointent chefs de partis et groupes de presse pour démolir notre jeune démocratie.

Encore une page peu glorieuse pour ne pas dire honteuse de cette diplomatie timorée et frileuse sous la conduite d’un homme qui manifestement n’a ni vision ni dessein et qui est en définitive à chaque jour à la peine.

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