Double attaque d'Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense, chef d'Etat-major de l'armée et vrai chef de l'Etat, contre les résidus des pouvoirs de Bouteflika et de son frère Said. Gaïd ordonne le mandat de dépôt à l'encontre de l'ex-commandant de la 2e région militaire, Bey Saïd et un mandat d'arrêt émis à l'encontre de l'ex-commandant de la 1ère RM, Chentouf Habib.
Les événements s’enchaînent tellement vite qu'on besoin de se poser un petit moment pour essayer de mettre les choses en perspective. Le 14 octobre dernier, les deux généraux Bey et Chentouf ont été placés sous mandat de dépôt et inculpés pour biens mal acquis, abus de responsabilité et enrichissement illicite.
Le 5 novembre, coup de théâtre. Les deux généraux sont remis en liberté. Sur ordre de qui? De la Présidence. Pour être un peu plus clair, sur ordre de Said Bouteflika avec l'assentiment de son frère président.
Said Bouteflika en personne a appelé les deux généraux et leurs proches pour les informer de la nouvelle de leur libération. A vrai dire, je n'ai pas consultés les dossiers judiciaires des deux généraux. J'ai interrogé des proches et des avocats des 2 généraux dans le cadre d'un article que je préparais à l'époque, ils n'en savaient pas plus. Je ne sais pas encore, mais vraiment, pourquoi ces deux généraux ont été coffrés en septembre, libérés en octobre et puis maintenant poursuivis.
Je m'autorise quand même une déduction. A l'époque des faits, il y avait une guerre larvée entre Gaïd Salah et la famille Bouteflika. Bien sûr, entre les deux, il y avait un deal non écrit, tacite. Gaïd Salah soutient le vieux Bouteflika tant qu'il est vivant. Cela ne l’empêche pas d'avancer ses pions.
De son côté, Said fait de même. Il joue au poker comme Gaïd. Lui aussi fait avancer ses pions. Qui de Gaïd ou de Saïd gagne au final? Balle au pied : avantage Gaïd.