Cohabitation périlleuse…

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A six mois des échéances électorales, la Tunisie agonise, souffrant de la recrudescence de la corruption, du développement de l’économie souterraine, de la désertification industrielle, de l’amplification de l’évasion fiscale, et de l’accélération de la fuite de capitaux.

Le plus grave c’est que la guerre annoncée contre toutes les formes de malversation ne touchait que les petits et moyens délinquants économiques (à des fins électoralistes), alors que la mafia des oligarques et la ploutocratie des malfaiteurs sont épargnés et demeurent dans l’impunité totale, étant devenus de plus en plus rapprochés des pouvoirs de l’Etat.

Entre-temps, les écarts de revenus et les disparités régionales suscitent un sentiment d’injustice, les inégalités devenant vertigineuses et explosives.

Les Tunisiens sont en quête d’un ‘‘Justicier’’ capable d’en finir avec la corruption, la fraude et l’impunité.

Le gouvernement refuse de démanteler les pieuvres particulièrement puissantes et influentes, et hésite à lancer les réformes les plus urgentes redoutant l’éclatement de l’étincelle sociale. Pourtant la récupération d’une petite fraction de l’évasion fiscale (estimée à 25 Mia TND/an) permettra à l’Etat de neutraliser le recours systématique aux ressources d’endettement et, par conséquent, à amorcer une phase de dégonflement salutaire.

En outre, le combat du secteur informel, la traque à l’évasion de capitaux, et la lutte contre les importations superflus, permettront à nos comptes extérieurs de renouer progressivement avec l’équilibre structurel.

Alors, jusqu’à quand les contribuables garrottés et les misérables asphyxiés vont-ils encore tolérer la cohabitation de l’Etat avec la Mafia ?

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