Il est plausible que l'humidité a servi de déclencheur du black-out, mais elle ne peut pas en constituer la cause. Il y a une différence énorme entre déclencheur et cause. Au cours de l'année, il y a plusieurs jours où l'humidité atteint des seuils élevés sans provoquer de black-out.
De plus, le réseau électrique tunisien est robuste et peut résister à plusieurs défaillances simultanées. Une seule défaillance ne peut pas provoquer un black-out.
L'humidité comme la foudre est un phénomène naturel qui peut entrainer la défaillance de certains équipements électriques. Les réseaux électriques sont en permanence exposés à ces phénomènes naturels et les ingénieurs concepteurs des réseaux électriques savent comment faire face aux effets de ces phénomènes naturels.
Les black-out surviennent quand il y a plusieurs "anomalies muettes" dans le réseau et ces anomies sont simplement révélées par le déclencheur.
En 2014, la commission d'enquête s'est rendu compte qu'il y avait 6 anomalies muettes qui étaient là, parfois depuis plusieurs années mais que la foudre sur une ligne haute tension a simplement révélé. Les causes du black-out ce sont ces anomalies du réseau et non le coup de foudre qui en a révélé l'existence.
Par ailleurs, sans anticiper l'enquête annoncée, il serait utile de signaler une similitude entre le black-out de 2023 avec celui de 2014. Dans les deux cas, il y a une sortie brusque de toutes les centrales d'un site. En 2023 c'est Radès et en 2014 c'était Sousse.
Le réseau haute tension de la STEG est conçu pour supporter la perte simultanée de 2 ouvrages (tranche de centrale, ou branche du réseau).
Seule la perte simultanée de 3 ouvrages peut provoquer un black-out et encore, car le réseau tunisien est équipé d´un système de délestage automatique qui ajuste les charges a la puissance disponible.
La défaillance d´un seul ouvrage, comme par exemple le claquage d´un isolateur survenu le 20 septembre , ne peut pas provoquer un black-out.
Il y a forcément d´autres défaillances. Au moins 2 autres.