En l'absence d'organisation aucun contre-pouvoir ne peut émerger.

Dans la théorie des élites, élaborée par Gaetano Mosca puis retravaillée par Vilfredo Pareto, la différence essentielle entre les groupes sociaux est fournie par l'organisation. Les élites sont les groupes qui sont capables de s'organiser, ce qui leur permet d'exercer le pouvoir sur les groupes incapables d'organisation.

La capacité de l'organisation n'est pas strictement liée à des vertus particulières. Dans tout système économique et social il y a des groupes qui ont des installations évidentes à organiser, des installations déterminées par la communauté de l'environnement, de l'appartenance, de la culture, des intérêts. Il y a aussi des couches sociales qui ont des obstacles évidents à l'organisation : par exemple les travailleurs subordonnés et les esclaves. Ici, la condition de dépendance aux décisions des autres, l’hétéronomie et le manque de ressources financières sont souvent décisives.

Dans l'histoire, les événements qui permettent un renversement des relations de pouvoir entre les gouverneurs et les gouverneurs sont généralement des événements catastrophiques, des guerres, des famines, des cataclysmes naturels qui d'une part brisent l'équilibre du groupe dominant, organisé, et de l'autre appellent les non organisés à unir leurs forces en face d'un danger écrasant.

En l'absence de ces causes de turbulence exogène, les meilleures alternatives historiques qui permettent une "contre-organisation" sont les formes claniques de famille élargie, les formes de communautés religieuses radicales (souvent apocalyptiques) et les formes de partis (en fait le seul exemple connu d'une forme de parti capable de devenir une contre-organisation efficace est représenté par les partis socialistes de la fin des années 1800).

Dans un premier temps, pour fournir les bases de la confiance mutuelle, qui est essentielle pour construire une organisation à partir de la base, il faut lier l'affection interne traditionnelle et la loyauté à un groupe familial élargi (de nombreuses formes de crime organisé se propagent sur cette base).

Dans le deuxième cas, pour jeter les bases de la confiance mutuelle, c'est le partage d'une foi transcendante d'une minorité en position défensive. Cela a le double avantage de demander une subordination égale de tous à ce qui transcende (et ainsi génère la parification entre les croyants) et de ne pas être une affiliation prometteuse, étant partagée par une minorité qui joue la défense (le christianisme des origines était une position).

Dans le troisième cas, fournir les bases de la confiance mutuelle est le partage d'une idéologie révolutionnaire aux tons scatologiques, qui joue un rôle semblable à celui (transcendantal)de la foi, quoiqu’avec quelques limites.

En dehors de ces options, il peut y avoir des combinaisons partielles de celles-ci. Par exemple, dans la révolution russe, nous voyons la combinaison efficace de la turbulence de guerre et d'une forme de parti motivée par une idéologie révolutionnaire.

En l'absence de ces conditions, aucune nouvelle organisation n'émerge, et en l'absence d'organisation aucun contre-pouvoir ne peut émerger.

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