Après avoir perdu la sympathie de l'écrasante majorité (plus de 70%) des jeunes électeurs démocrates américains (18 à 35 ans), Israël et son puissant lobby américain sont confrontés à une lame de fond républicaine contestatrice du tabou israélien et de la mainmise du lobby pro-israélien sur les institutions américaines du gouvernement, à la finance, la justice, la presse et la politique étrangère.
La grande kermesse des jeunes républicains chrétiens, traditionnellement d’obédience sioniste “AMFEST” de la puissante organisation TPUSA dont le leader et fondateur Charlie Kirk a été assassiné en public le 10 septembre dernier dans des circonstances encore opaques mais néanmoins apres avoir commencé à exprimer des doutes sur la moralité de la politique israélienne et sa guerre à Gaza, a vu s’ébrécher un des derniers bastions électoraux du lobby pro israélien sur la scène américaine.
Dorénavant, outre les réserves morales au sujet de la justification du “génocide” à Gaza, terme de plus en plus utilise au grand émoi du lobby pro-israélien qui en plus de sa mainmise sur les médias et réseaux sociaux vient de mettre la main sur TikTok-USA à la suite d’une campagne mondiale de diabolisation, la priorité israélienne dans la politique intérieure et étrangère américaine semble désormais sérieusement remise en question par les jeunes électeurs républicains alors que la classe politique américaine se prépare à la bataille législative hautement symbolique à mi-parcours (midterm élections) de novembre 2026 qui, à la suite d’une série de victoires électorales démocrates et en dehors du système traditionnel (establishment), à l’instar du nouveau maire musulman Zohran Mamdani (31 ans) de New York, capitale financière et principale cité juive à l’extérieur d’Israël, fait craindre des surprises à la direction politique israélienne et ses puissants relais américains.
Si l’importance des relations américano-israéliennes n’est pas encore remise en question, les jeunes électeurs américains, d’abord démocrates et progressivement républicains, commencent à imposer une grille morale à la lecture des événements au Moyen Orient et remettre en question la priorité donnée depuis plusieurs décennies à l'assistance à Israël au détriment des besoins de plus en plus pressants et, selon un segment de plus en plus large, des intérêts américains.
L'émergence de la GenZ pour réclamer un recentrage des priorités nationales sur l’avenir et le bien-être de la jeunesse au détriment des tabous idéologiques commence à donner des signes précurseurs de reconfiguration du paysage politique et des priorités de la politique étrangère des États Unis d'Amérique, annonciatrice probablement d’une vague mondiale de contestation d’une culture politique tendant à sacrifier l’avenir des jeunes générations sur l’autel de l'idéologie et des marchandages politiciens.
Si l’instrumentalisation du tabou israélien est remise en question aux USA au profit de l'avenir et du bien-être des jeunes générations, pourrions-nous espérer un sursaut pareil dans les pays arabes contre l’instrumentalisation de la cause palestinienne et au profit d’un recentrage des priorités et du discours de politique intérieure et étrangère sur le développement national et le bien-être des jeunes générations?