À la recherche de la paix des cimetières

Le monde observe, en grande partie impassible et silencieux, cultivant des omissions tout en propageant de faux espoirs, alors que la farce entourant le soi-disant « plan en 20 points » de Donald Trump pour la « paix à Gaza » se déroule.

Dès le départ, le plan n’a été guère plus qu’un artifice médiatique — un dispositif de propagande qui, près de deux mois après l’annonce d’un faux cessez-le-feu, a déjà offert plusieurs victoires stratégiques à ses architectes. Ces acquis s’inscrivent dans une campagne occidentale plus large, en collusion avec Israël, visant à faire disparaître le génocide de Gaza de la vue du public en persuadant les publics mondiaux qu’une voie vers la « pacification » a d’une manière ou d’une autre été ouverte. En réalité, presque rien n’a changé : il n’y a même pas de véritable cessez-le-feu en place.

C’est, sans aucun doute, la manœuvre la plus efficace à ce jour de ceux qui perpètrent et approuvent l’extermination des Palestiniens, et qui, après deux ans de destruction systématique, ont réalisé que la voie qu’ils suivaient — surtout après le 7 octobre 2023 — avait déclenché une vague d’indignation mondiale toujours croissante. Cette colère menaçait, du moins hypothétiquement, de rebondir contre ses instigateurs. L’isolement diplomatique d’Israël devenait si marqué que même Trump et les institutions de plus en plus désorientées de l’Union européenne pouvaient le voir.

Une victoire supplémentaire de cette supercherie élaborée, conçue pour garantir que l’essentiel reste inchangé — ou, au minimum, que les conditions restent en place pour poursuivre la destruction de vies palestiniennes — a été la « crédibilité » apparente acquise par le « plan Trump » lui-même. Comme si, par une conversion miraculeuse, le soi-disant « lien indestructible » entre les États-Unis et Israël avait soudainement été tempéré par un éveil moral qu’il n’a jamais montré ; comme si Washington avait été poussé par la souffrance palestinienne à trouver une issue qui pourrait sauver la face.

Les médias mondiaux ont fidèlement joué leur rôle. Les gouvernements et institutions internationales — y compris, honteusement, dans le monde arabe — ont prétendu se mobiliser autour de l’initiative, contribuant à transformer un tour politique en quelque chose présenté comme humanitaire. Le Conseil de sécurité de l’ONU, désormais réduit à un gardien de l’ordre impérial, a finalement adopté ce plan comme le sien — malgré la conclusion de la CNUCAD que les conditions à Gaza étaient les plus catastrophiques jamais enregistrées.

La position du Conseil confirme simplement — inutilement — que la Russie et la Chine, par leurs abstentions opportunistes, n’ont pas pu manifester la moindre expression de solidarité humanitaire avec une population encore condamnée à mort. Aucun responsable à Pékin ou Moscou ne peut prétendre de façon plausible ignorer le fait que le « plan Trump » n’a aucun lien avec le droit international tel qu’il s’applique à la Palestine ; il ignore même, ostensiblement, le droit d’établir un État palestinien. Ainsi, lorsqu’un gouvernement — notamment au sein de l’UE — proclame son soutien à « une solution à deux États » tout en s’alignant simultanément sur le plan Trump, il se livre, plus franchement que jamais, à une tromperie ouverte.

Un autre bénéficiaire majeur de la supposée crédibilité du plan est le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. Le document porte ses empreintes tout au long — non seulement par son mépris flagrant du droit international, mais aussi par la bouée de sauvetage politique qu’il offre. Cela contribue à prolonger son emprise sur le pouvoir malgré les accusations pénales auxquelles il fait face au sein des institutions judiciaires israéliennes de plus en plus compromises.

Netanyahu n’a pas réussi à atteindre l’objectif qu’il avait proclamé en intensifiant la violence en octobre 2023 : l’élimination du Hamas — en d’autres termes, la destruction de la résistance armée palestinienne. Malgré le déséquilibre écrasant de la puissance de feu, et malgré plus de 70 000 civils tués, le Hamas et le front de résistance plus large restent actifs.

L’un des principaux objectifs de Netanyahu en adoptant l’initiative Trump était d’obtenir la libération des otages encore détenus par des groupes palestiniens, allégeant ainsi la pression politique croissante et le mécontentement public découlant de son échec à ramener tous les captifs — vivants ou morts — à Israël.

Cela a nécessité de construire l’illusion d’un cessez-le-feu pour faciliter un échange : des otages en échange de la libération de nombreux prisonniers politiques palestiniens. Mais, en vérité, aucun cessez-le-feu n’a jamais existé. Tout le processus est une illusion — une fiction approuvée par les dirigeants politiques, les médias mondiaux et désormais le Conseil de sécurité — permettant au public de croire que le massacre a été arrêté et qu’une voie vers la paix pourrait émerger.

Selon ce plan, Gaza serait administrée par une autorité technocratique supervisée par un soi-disant « Conseil de la paix » présidé par Trump lui-même, flanqué de l’opportuniste perpétuel Tony Blair et, tapie en arrière-plan, de Netanyahou. Cette architecture n’est guère encourageante pour la protection des droits palestiniens. Il envisage également le déploiement d’une « force de stabilisation » internationale — en fait une nouvelle forme d’occupation — travaillant aux côtés de l’armée israélienne à l’intérieur de Gaza, stationnée dans une zone de « ligne jaune » dont l’expansion serait toujours possible.

De tels arrangements n’arrêteront pas le génocide, contrairement aux assurances offertes au monde. Au mieux, ils peuvent ralentir le rythme de l’extermination pour des raisons purement de présentation. Tôt ou tard, cependant — une fois qu’Israël se sera regroupé militairement, peut-être à la suite d’une « provocation » opportune du Hamas — l’assaut reprendra avec une intensité renouvelée, dans la poursuite de l’objectif ultime du sionisme : une terre appelée Palestine sans le peuple palestinien.

Qui l’arrêtera ? Seule la résistance palestinienne et les millions de manifestants dans le monde entier en solidarité. Il est depuis longtemps clair qu’aucun dirigeant mondial — aucun — n’a l’intention d’agir efficacement contre l’expansionnisme sioniste. Ainsi, les lois terrestres et le droit international sont mis de côté, supplantés par une prétendue « loi divine » invoquée par des zélotes au service d’intérêts coloniaux froids et calculateurs tirés des pages les plus sombres de l’Ancien Testament. C’est la véritable signification de la vassalité politique mondiale montrée envers Israël.

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