Juliette Binoche rend hommage à Fatma Hassouna

On n'a rien de particulier à attendre du Festival de Cannes en matière de soutien aux habitants de Gaza. Mais que les mots de l'actrice Juliette Binoche en hommage à la photojournaliste Fatma Hassouna, morte sous les bombes, aient été prononcés à l'ouverture de la manifestation, cela ne me semble pas mériter le dédain dont font preuve certains au motif que ces mots relèvent d'une mobilisation bien tardive ou trop timide.

Du reste, tout le monde a sa part d'impuissance, voire de lâcheté, dans ce drame qui se poursuit et qui continue aujourd'hui de faucher des vies innocentes.

Bien sûr, il ne s'agit pas de mettre dans le même sac ceux que l'horreur de la mort a accompagnés et ceux chez qui une forme de cynisme a rendu l'horreur acceptable : nous savons que ces derniers existent, en nombre, et qu'ils continuent de prétendre aux honneurs de la part du monde de la culture. Mais ils se dénoncent eux-mêmes sans qu'il soit beaucoup besoin de les dénoncer.

Ce qui compte, et qui vaut mieux à mon avis que ces tribunaux que nous cherchons à ériger, c'est l'attention que nous mettons à ce que les mots prononcés soient les mots justes : ceux qui disent la vérité et ceux qui rendent justice.

Il est important que ces mots résonnent toujours plus fort. Et les hommages les plus modestes peuvent y contribuer.

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