Les députés de l'assemblée des représentants du peuple semblent lassés de jouer le rôle d’institution de ratification de l’endettement. Tant mieux.
Aussi, la discussion de la loi de finance 2026 a connu un regain de propositions qui cèdent malheureusement dans leur écrasante majorité à un populisme à courte vue sans entamer le véritable débat sur l’urgence d’un nouveau modèle socio-économique qui fait défaut à la Tunisie depuis un quart de siècle.
Les privilèges fiscaux à distribuer à droite et à gauche avec le risque d’exacerber un mode de gouvernance par régimes d’exception ouvrant la voie au discrétionnaire et à toutes sortes de détournements au risque de renforcer ainsi l’emprise des activités informelles sur l'économie nationale.
De l’importation des voitures âgées de 8 et 10 ans pour consacrer davantage le statut de la Tunisie de poubelle mécanique et écologique de l’Europe en passant par le libre cours à la cash economy ou l’argent en espèces peut circuler librement et intégrer le circuit de l'économie formelle sans obstacles ou gardes fous finissant ainsi par ancrer davantage les dérives d’un modèle socio-économique obsolète et nuire à l'attractivité de la Tunisie comme un site d’investissement moderne, transparent et conforme aux normes internationales.
Avec des pays voisins où domine l'économie informelle avec son pendant d’anarchie fiscale et monétaire, la Tunisie risque ainsi de s'exposer davantage aux pratiques délictueuses qui semblent être la norme chez nos voisins qui profitent de la porosité des frontières et de la multiplicité des mesures d’exception en Tunisie pour rendre encore plus difficile toute lutte contre l’argent sale et ses effets pervers sur l'économie, les secteurs immobilier et de l'information et même, plus grave, la vie politique.
Plus que jamais, la Tunisie n’a pas besoin de mesures d’exception qui font l’effet du sel sur la plaie mais plutôt d’un nouveau modèle de développement socio-économique loin du populisme de bas étage et des chimères idéologiques éculées.