Fin connaisseur des rouages et des verrous du système politique américain et, selon de nombreux observateurs avertis, le véritable président des Etats-Unis d'Amérique depuis plus d’une vingtaine d'années, Netanyahu va rentrer en toute vraisemblance en Israël sans le feu vert pour l'oblitération et la réoccupation de Gaza de la part du président Trump nouvellement installé et dont l’administration est dans la phase très critique de confirmation par le sénat et un establishment politique notamment républicain travaillé depuis des décennies par le lobby pro-israélien.
L'idée de Trump de mettre Gaza sous le contrôle américain et l'éloignement provisoire ou définitif de sa population pendant le processus de reconstruction pour en faire la Riviera du Moyen Orient est une idée nouvelle qui perturbe les cartes de toutes les parties y compris de l'omni puissant lobby pro-israélien tout en sanctuarisant Gaza des assauts de l'armée israélienne et en bridant l’élan militariste et jusqu'au-boutiste du gouvernement d'extrême droite israélien.
En promoteur immobilier et en politicien qui veut se mettre à l'abri de toute compromission irréversible avec le camp pro-israélien surtout d'extrême droite, Trump est obligé de louvoyer et de gagner du temps avec un flou sur le sort des gazaouis et même certaines contradictions apparentes dans ses propos au sujet de leur avenir et leurs droits.
En négociateur chevronné et champion de l’art du deal dont il a fait à l'époque l’objet d’une émission télévisée populaire, Trump semble s'être fixé pour premier objectif d'arrêter de manière permanente les hostilités à Gaza tout en laissant la dynamique politique à l'intérieur d'Israël dont la fluidité fragilise le camp du grand Israël, en s'efforçant en même temps de remplacer dans l’esprit des gazaouis la mentalité de promoteurs au lieu du militantisme qui n’a donné que des résultats douloureux avec une instrumentalisation par des puissances extérieures soucieuses de faire de la cause palestinienne un levier de légitimation, de tension et de subversion.
Le conflit palestino-israélien qui dure depuis plus d’un siècle avec une disproportion monumentale des forces et des moyens en présence, semble entamer une phase plus dynamique grâce à la résistance héroïque des palestiniens et leur victoire juridique à La Haye par la condamnation pour la première fois d'Israël et de ses dirigeants par la justice internationale, médiatique notamment sur les plateformes X (ex-Tweeter) et Tik tok au point que les activistes pro-israéliens aux Etats-Unis d’Amérique parlent désormais avec une grande appréhension d'une génération Tik tok, et morale notamment après les déclarations des prisonniers israéliens libérés après l'opération déluge d’Al Aqsa.
Le courant d’opinion aux Etats-Unis d'Amérique semble désormais de plus en plus réfractaire à l’engagement militaire tout azimut américain à travers le monde pour se concentrer sur la solution des problèmes intérieurs aux États-Unis notamment la bureaucratie pantagruélique, l’état profond et la corruption des institutions et du processus démocratique, l’immigration débridée et l'érosion du pouvoir d’achat et du marché de l’emploi, semblent ouvrir une fenêtre d'opportunité pour un rôle plus constructif des États-Unis d'Amérique au Moyen Orient selon un paradigme loin des schémas classiques dont le temps a montré l'inadéquation avec les réalités géopolitiques et les intérêts des parties en présence.
Comment et quelle forme définitive cette nouvelle approche prendra, reste une question déterminée par l'évolution des rapports de force à l'intérieur des États-Unis d'Amérique, dans la région et des équilibres géostratégiques globaux.
L’intelligence, la perspicacité et l’engagement en faveur d’un règlement équitable et durable du conflit palestino-israélien, même selon un schéma éloigné des formules incantatoires creuses et dépassées, dictent une écoute et un engagement constructif, loin des slogans creux qui n’ont eu pour résultat que davantage de misère, de privations et de victimes palestiniennes et dans la région.