Le neutre, c'est un leurre qu'on se crée pour échapper à l'alternative…

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Beaucoup de gens n'ont pas bien compris que le projet de Kaïs Saied n'est pas de ceux qu'ils peuvent écarter d'un revers de main sous prétexte qu'il ne s'accorderait pas avec tels ou tels principes qu'ils invoquent.

Une pareille légèreté dans la critique vous jette dans les bras de l'adversaire. On est dans une situation où prévaut la logique du "Ou bien... ou bien...". Il n'y a pas de terrain neutre. Le neutre, c'est un leurre qu'on se crée pour échapper à l'alternative.

Or que fait-on quand on tombe dans les bras de l'adversaire, en se bouchant le nez comme disent certains ou en respirant à pleins poumons ? Avez-vous pris le temps de bien vous le demander ? Je vais vous le dire, ce que vous êtes en train de faire : vous souscrivez à une perversion du modèle démocratique qui consacre le retour du pouvoir de l'argent, ce pouvoir qui achète les consciences et les obédiences, qui rétablit l'ordre de la grande et de la petite servilité, qui assèche notre vie politique de tout horizon de noblesse et de dignité pour nous enfoncer dans les bavardages sans fin d'une fausse morale et de ses sophismes... C'est l'ordre de la déchéance et du désespoir !

S'il y a une troisième voix - et il y en a, et elle est salutaire - c'est celle qui reprend à son compte la proposition, quitte à la repenser en profondeur. Car c'est ainsi qu'on pourra se donner les moyens de la négociation critique... et qu'on se sauvera de l'attitude inconsistante de celui qui croit pouvoir faire disparaître du réel tout ce qui n'est pas à son goût.

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