Beaucoup de réponses à côté, voire hors sujet

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Ce qui reste du deuxième acte : beaucoup de réponses à côté, voire hors sujet. Zbidi est désigné comme coupable numéro un à ce sujet pour son dérapage sur le thème de l'immigration clandestine.

Il est clair qu'il fait les frais de son rythme ou, si l'on préfère, qu'il est handicapé par la nature de l'exercice, qui suppose de produire des réponses sur un sujet donné en un temps très court.

Les concepteurs de l'émission, qu'on salue, ont-ils pensé au problème d'équité qui se pose quand on impose les mêmes conditions aux neurones aguerries mais lentes d'un homme avancé en âge et à celles, bien vivaces, d'un homme encore jeune mais à qui manque l'expérience des hommes, de la vie, des souffrances…

Tout laisse croire que le candidat Zbidi a fait acte d'insurrection inconsciente contre une règle du jeu qui ne rend pas justice des vraies qualités exigées d'un président : savoir prendre son temps avant de prendre une décision, ne pas s'enfermer dans des réponses toutes faites ni s'enfoncer dans le péché de la prétention de savoir sur tous les sujets.

Bien sûr, il appartient à chacun de tirer les conclusions de cet élément… et de s'en donner le temps, puisqu'on a la chance de ne pas être poursuivi par le tic-tac d'une horloge.

Mais l'autre fait saillant du débat d'hier, c'est la réponse du candidat Mraïhi à la question des droits de l'enfant. Nous en savons beaucoup plus sur le profil politique du bonhomme : sa capacité de jouer de façon redoutable sur la corde des valeurs traditionnelles, tout en maniant l'argument démagogique de la défense de l'identité face à l'invasion culturelle de l'Occident.

Il est clair qu'il a soigné son profil pour glaner le maximum de voix parmi les "mécontents culturels", dont beaucoup sont déçus des concessions faites par Ennahdha à l'ordre de la modernité.

Enfin, je noterais qu’Elyes Fakhfakh devrait confirmer la bonne impression qu'il a produite : il allie l'aisance à une pertinence de l'analyse sans arrogance et avec une pointe d'humour.

Son expérience des responsabilités à l'époque de la Troïka ne devrait effaroucher que ceux dont le jugement manque de "liberté de mouvement". Mais cela suffit-il pour faire un bon président ? Peut-être pas !... Mais peut-être aussi.

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