Benyamin Netanyahou remporte un cinquième mandat électoral…

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« IL ÉTAIT UNE (DEUXIÈME) FOIS » 1948

Du Soudan en Algérie, en passant par la Libye et peut être jusqu’au Maroc avec les retombées des événements du Rif, il se produit en ce moment une seconde vague de révolutions arabes. Ce nouvel ordonnancement du nord de l’Afrique, dans le voisinage du Proche-Orient, occulte un autre événement qui pourtant, pourrait lui être lié.

En effet le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou rempile de justesse pour un cinquième mandat. Le cœur de sa campagne électorale, « un État juif pour le peuple juif » avec en promesse l’annexion de la Cisjordanie, lui a valu un vote massif des nationalistes et des partis religieux. La ville d’El Qods - nous dirons pour l’occasion Jérusalem - est acquise à cet homme politique protégé de Trump qui a transféré l’ambassade des États-Unis dans ce lieu saint des trois religions qui devrait rester neutre.

L’État d’Israël évolue donc vers une théocratie, non pas selon la terminologie exacte des sciences politiques mais parce que, plus que jamais, il se donne pour le territoire du peuple élu. Est-il encore une démocratie ? Oui sans doute du point de vue d’un « entre soi » citoyen israélien de pure ascendance juive, mais non du point de vue des arabes israéliens considérés comme des sous citoyens au regard de la récente loi baptisée Israël, « État-nation du peuple juif », et donc des citoyens mis à part comme dans des situations historiques de sinistre mémoire.

J’écoutais ce mercredi soir sur TV5 le journaliste Serge Moati évoquer avec regret ce résultat électoral et ses suites probables. Benyamin Netanyahou est un belliciste expansionniste et Serge Moati est un homme de dialogue et de paix. J’ai toujours éprouvé pour lui beaucoup de sympathie et de considération et j’ai gardé un souvenir délicieux de son émission politique culte « Riposte » qu’il animait avec brio, intelligence, humour et surtout infiniment de tolérance et d’ouverture d’esprit.

Les Tunisiens, tout au moins l’élite tunisienne, ont une grande amitié pour ce natif de Tunisie qui y revient souvent, à la recherche de son enfance, sur les vestiges de sa « Villa jasmin ». Lui-même rend bien à notre pays une sincère tendresse.

Pourtant Serge Moati ne nous appartient plus. Selon ses propres mots, « il retourne souvent en Israël » pour les besoins d’un documentaire et de l’ouvrage qu’il vient de publier, « Il était une fois Israël ». C’est bien le droit de tout homme sur la fin de sa route, de rechercher le marqueur originel de son identité, dans son cas la judaïté.

Mais j’avoue que j’ai été très choquée de l’entendre dire, en dépit de ses réserves à propos de Netanyahou, que 1948, date de la fondation de l’État d’Israël, fut « un moment magique ». Magique, cette genèse de toutes les conflagrations, cette date nodale de la dépossession, le big bang de la négation du droit d’un peuple au retour, à habiter sa terre ancestrale ?!

1948 est aujourd’hui avec le projet Netanyahou, « il était une (deuxième) fois la Nakba ».


PS. Au moment où j'écris cet article on annonce la fin de règne sinistre d’Omar El Bachir. Soudan, mon Soudan...

"Et je rêve… Que Soudan, mon pays, soudain, se soulève… Rêver, c'est déjà ça"

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