La Peau Du Drapeau

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C’était le 12 juillet 1998. Une belle soirée d’été. Un temps que déjà les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Nous étions toute une foule mélangée devant un écran géant à Stalingrad. Et puis 1 et 2 et 3 zéro et soudain tout un peuple d’exploser de joie et une liesse populaire de s’emparer de Paris libéré.

La France pavoisée ! Des drapeaux tricolores sortis de nulle part aux fenêtres partout, agités et brandis en toute spontanéité.

Et les blacks de me dire que la France c’est Dessailly et les rebeu, de me dire que la France c’est Zizou et les antillais, de me dire que la France c’est Thuram et les arméniens, et les bretons et les marseillais… et l’équipe de France de faire de la France une équipe et tout le monde de s’embrasser sur le crâne fraternellement dans l’allégresse et de revendiquer sa part de chauvinisme bon enfant.

Un soir, une nuit, deux jours de bonheur enivré avant que cette folle effervescence de finir recyclée à embrasser un mac do. C’était court, c’était dense, c’était éphémère, mais ça a existé même si ça paraît loin.

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Je n’ai rien contre l’étendard sanglant élevé, même si j’ai bien conscience avec Sweig que dans le lever du drapeau toute l’intelligence est dans la trompette. Le patriotisme étant l’amour des siens, le nationalisme la haine des autres (Romain Gary) je ne vois pas pourquoi, on laisserait les symboles républicains à la crapule fachoïde et le bleu blanc rouge et la Marseillaise et nos mythes et nos héros.

Déjà que la laïcité dévoyée entre leurs mains s’est travestie en islamophobie avec crèches dans les mairies, on imagine aisément ce qu’ils finiront par faire, sauce Orwel, la guerre étant la paix, la liberté l’esclavage, l’ignorance, la force, de Liberté Egalité Fraternité, notre socle républicain.

Tout ça pour dire que l’injonction cocardière de François W. Pays Bas, va t’en guerre à géométrie variable, à s’ériger du drapeau dans une laborieuse tentative de récupération politicarde, il peut se la carrer jusqu’à la hampe dans son état d’urgence électoral.

Quand il cessera de piloter son pédalo nucléaire à vue et nous proposera un projet une vision un horizon un peu noble et ambitieux pour ce pays autre que le taux de stabilité ou de croissance à chéquier wahabbite ou l’escalade sécuritaire, on en reparlera.

En attendant notre Guy cuit Mollet pourrait avoir la décence de ne pas spéculer sur le cours du sang et la peau des autres et ne pas s’accaparer l’abreuvage de nos sillons dont il porte une évidente irresponsabilité.

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