En ce 22 novembre 2025 j'ai pensé à notre sinistre ministre de la Justice. Je me suis dit: est-ce que "Mme Cruella" a eu le temps matériel, depuis sa dernière intervention à l'ARP, de faire construire des mitards, des trous pour mettre tous ces manifestants sous les verrous ?
Car, Mme la ministre de l'Injustice, c'est une avalanche humaine qui a déferlé sur la ville ! Alors, veuillez desserrer ce voile de vos oreilles pour mieux entendre ces cris et ces slogans! Appelez, voulez-vous, dans la foulée, l'Intérieur, la Présidence, toutes les Instances, et dites-leur! Que l'heure est grave!
Dites-leur que le peuple en a marre de vos simulacres de démocratie, de vos mensonges, de vos injustices, de vos peurs…"brabbi" dites- leur! Car vous avez tous peur! De cette peur, de cet effroi, de cette peur-panique du coq égorgé qui se débat et compte…son compte à rebours, d'heure en heure de jour en jour.
En réalité, c'est vous: gouvernants, magistrats, hauts fonctionnaires, qui avez une peur bleue du peuple. Peur de son réveil. Peur de sa prise de conscience. Peur de ses soubresauts. Peur de ses douleurs plurielles. Peur surtout de sa capacité à rebondir, à s'émanciper, à exister!
C'est cela cette marche pacifique, toutes tripes dehors, le front haut, le verbe fort, le slogan cinglant! Le temps est venu pour lire entre les pas, entre les cris, entre les rythmes du cœur qui bat…N'entendez-vous pas? Ils vous disent, en chœur: ça suffit, "yezzi", basta!
Abdiquer, dégagez! Laissez cette Tunisie précieuse à ceux qui sauront la protéger, en prendre soin, mieux la gérer afin que tous aient droit à la dignité, au pain, au savoir, aux soins…au bonheur enfin!
Pour qui vous prenez-vous, hein? D'arrêter les gens, de les condamner sans procès équitable, de les humilier, dans leur chair, dans leur âme?
N'avez-vous pas honte de voir toutes ces souffrances et de vous en délecter? A part les prisonniers, mis au frais, quasi oubliés, que faites-vous pour le reste des citoyens, hein?
À part mal gérer, affamer, laisser des murs d'écoles tomber jusqu'à tuer de pauvres gosses désemparés?!
Que faites-vous donc…à part promettre des projets qui ne seront jamais réalisés?! À part laisser nos cerveaux fuir là où ils seront mieux considérés…à part laisser les migrants envahir nos frontières, devenues couscoussières?!
À part permettre aux "majaliss" de proliférer alors que les associations citoyennes et de droits de l'homme sont fermées?!
Et vous, Mr le Président du "ach3ab yourid"! Que faites-vous, à part vociférer, menacer, haïr ce même peuple qui vous a fait élire? Que proposez-vous comme "houloul", comme "badil" ? Je dirais qu'il est grand temps de remettre le tablier et le "mendil"!
Que faites-vous donc? Vous voyez bien que vous êtes souffrant, et que vos visites furtives, souvent "bellil" nous sont coûteuses, inutiles !
De grâce ! Vous tous, dirigeants de ce pays, regardez-vous dans un miroir qui réfléchit! Passez en boucle vos tics, mimiques et rhétorique et vous entendrez le monde entier rire de vous, qui d'un rictus de dédain, qui à gorge déployée…
Comment a-t-on pu en arriver là? Pourquoi chercher, par la force, à étouffer des voix ?
Et vous, après tout, êtes-vous au-dessus des lois? Je ne pense pas, non. Et le Pouvoir, ne doit, en aucun cas vous aveugler, au point de sacrifier les valeurs et les intérêts sacrés de toute une société !
Ayez, de grâce, une pensée, une seule pour le "zawali", le "battal", tous ces laissés-pour- compte qui ramassent les bouteilles vides pour survivre ou visitent les poubelles en cachant leur visage…
Moi, je dis que ce ne sont pas eux qui doivent se cacher le visage…Au lieu de décupler le budget de la Présidence à manger viande et crustacés, déboursez pour ces démunis, faites appel à de vrais professionnels et non des opportunistes cupides, fourbes qui se sentent pousser des ailes….
Un peu d'air pur! La confiance des Tunisiens en leurs institutions reviendra au fur et à mesure.
Je le crains, sans vous. Sans dictature, sans forfaiture. Sans diviser pour régner. Sans affamer, sans persécuter. Sans condamner pour des paroles, des idées.
Décollez-vous de grâce, de ces sièges, de ces villas, de ces bagnoles, de ces bahuts, de tous ces avantages auxquels vous êtes rattachés à la colle Hu-Hu! Le temps est venu, de ramasser son baluchon et de rendre les clés. Partir en bon prince…La Tunisie a urgemment besoin d'une délivrance. Et l'Histoire se tiendra à ses côtés, soyez-en assurés !
Car le peuple, lorsqu'il se soulève et qu'il avance, soudé, il ne fait plus qu'un ! Qu'allez- vous faire? Tous les gazer ou fusiller quelques-uns pour l'exemple? Non, il suffit d'abdiquer, de vous incliner face à la volonté populaire. Car, comme tous les autres qui sont partis, la Tunisie, elle demeurera !
Elle est si belle ma Tunisie. Si riche, espiègle, douce. Riche de sa terre bien sûr, et de ses enfants fougueux, ouverts, intelligents, et si talentueux. Il y en a bien, parmi eux, qui sauront la sortir de ce pétrin, de ces tentacules de pieuvres de fond marin…
J'écris, j'écris…j'en ai presque oublié la manif!
Que vous dire, sinon que " chay ya3mel el kif"!
Entre manifestants, activistes de la société civile, dirigeants politiques et citoyens lambda. Contre le pouvoir judiciaire dépendant. Contre la montée de la tyrannie. Pour les libertés, les droits, la libération des prisonniers politiques. Pour la défense de l'environnement à Gabes la sinistrée à cause de ce complexe minier.
Ils étaient vêtus de noir. Leur cœur était blanc. L'étendard qu'ils brandissaient était rouge sang. Leurs slogans m'ont plu, énormément.
Et moi, dans mon appartement, je me suis levée, j'ai marché, battu le pavé dans mon couloir illuminé. Par solidarité avec ce cher peuple vaillant…