La mégalodiplomatie de la junte militaire algérienne

La mégalodiplomatie de la junte militaire algérienne et sa politique de la tension internationale semblent s'être heurtées cette fois à Donald Trump, un interlocuteur intraitable et imprévisible qui en homme d’affaires et candidat empressé au prix Nobel de la paix, semble déterminé à mettre fin aux conflits éparpillés sur la planète très souvent sans logique apparente sinon une volonté de domination et de chantage à la paix et la stabilité internationales, notamment l’interminable et insensé conflit du Sahara Occidental.

Alors que l'inimitié de la France et des riches alliés du Golfe de même que le désir de revanche du lobby pro-israélien ont tendance à faire pencher l’arbitrage américain vers une variante du plan marocain d’autonomie, la partie russe affiche pour sa part une lassitude perceptible envers les excès diplomatiques et sécuritaires de la junte algérienne à en juger par la réponse révélatrice du chef de la diplomatie russe à une journaliste algérienne sur la perception russe des frontières algériennes comme problématiques avec tout ce que cela sous-entend comme désaveu des prétentions territoriales post coloniales de l'Algérie vis à vis des revendications de ses voisins occidental et sahéliens.

La récente initiative américaine de paix au Sahara occidental tombe à un mauvais moment pour un régime algérien à bout de souffle à l'intérieur avec des luttes intestines entre factions militaires et un peuple frustré qui observe avec stupéfaction que les peuples voisins peuvent manifester et exprimer leur désapprobation des politiques publiques et en plus une stature et une crédibilité internationales beaucoup moins reluisantes qu’au cours des années 70 et 80 du siècle dernier.

De nombreux observateurs s’attendent à de profonds changements en Algérie avec très probablement des dégâts dont il semble difficile d’anticiper l’envergure.

La fragilité perçue de l'Algérie en dépit de l’accumulation d’un arsenal militaire considérable rappelle la sagesse du leader Bourguiba qui avait préféré éduquer son peuple et lui offrir des conditions de promotion sociale et économique plutôt que de dilapider la richesse nationale sur une quincaillerie militaire rapidement frappée d'obsolescence.

Si la défense nationale doit toujours être une priorité, elle serait vaine avec un peuple mal éduqué et insatisfait car la cohésion du front intérieur est un facteur cardinal de l'invulnérabilité de tout pays.

Comme les Palestiniens et les pays arabes ont fini par réaliser après coup la sagesse du leader Bourguiba, l'Algérie le fera certainement à son tour, mais à quel prix?

En tout état de cause, la Tunisie gagnerait à tirer les enseignements des changements tectoniques qui se profilent sur la scène internationale et en Afrique du Nord en particulier qui est considérée, il ne faut pas l’oublier, comme le flanc sud de l’alliance atlantique et que lors de la dernière guerre mondiale d’importantes batailles sanglantes et décisives ont opposé les deux camps sur le sol tunisien.

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