la diplomatie tunisienne : Le refus du choix

Qui peut douter un instant que la reconnaissance de l'État de Palestine n'est pas en soi une solution et qu'elle ne saurait à elle seule répondre aux attentes du peuple palestinien ? La question n'est pas là. La question est la suivante : est-ce que la non-reconnaissance correspond à une position politique plus avantageuse ou est-ce l'inverse qui est vrai ?

Autrement dit : qu'est-ce qui est mieux pour les Palestiniens, de poursuivre leur lutte à partir d'un État unifié et juridiquement constitué sur le plan international dans le but d'obtenir justice de tous les torts qu'ils ont subis, ou de le faire sans cette assise juridique et dans le flou qui caractériserait leur représentation et l'expression de leur volonté ?

Il se peut bien que, pour beaucoup de pays qui ont accordé leur voix à l'option de la reconnaissance à l'occasion de l'Assemblée Générale des Nations Unies, le souci essentiel est de voir la violence cesser à Gaza et ailleurs en Palestine, et que la question du droit des Palestiniens à vivre libres dans un pays réellement souverain n'est elle-même qu'une question de second ordre.

Mais ce n'est pas en prenant le contrepied de leur démarche qu'on aura nécessairement rendu service à la cause palestinienne. Il se peut que ce soit tout le contraire. Il se peut que le message qui leur est envoyé à travers la non-participation au vote est simplement que se poursuive indéfiniment la situation de faiblesse et de désunion dont ils souffrent face à l'adversité et face à l'injustice.

Il est étrange que la diplomatie tunisienne se soit singularisée dans le camp arabe, et même à l'échelle mondiale, par ce choix du refus du choix. À ma connaissance, il s'agit d'une attitude qui n'a fait l'objet d'aucun débat. Y a-t-il débat sur quoi que ce soit, d'ailleurs, en ce pays qui prétend redonner la voix au peuple ?

Personnellement, je ne me reconnais pas dans ce choix et je tiens à rappeler que, sur ce sujet comme sur d'autres, ce que la Tunisie exprime comme volonté au nom du peuple ne m'engage pas.

Sur ce sujet comme sur d'autres, je ne tiens pas à jouer le rôle du bon peuple qui se laisse dire ce que son maître lui fait dire.

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