
Serait-il venu à quiconque l'idée de chercher dans la religion de DSK l"explication" de ses frasques sexuelles ? Dès lors qu’il s’agit d’éclairer le comportement de l’Autre, surtout s'il est musulman, nous sommes pourtant friands des analyses qui croient pouvoir trouver dans sa culture ou dans sa religion l’origine de ses manquements hostiles à notre égard.
En l’absence d’une connaissance approfondie du background social, culturel et religieux de chacun des réfugiés ou migrants impliqués à Cologne dans ces agressions machistes, je refuse pour ma part de m’aventurer sur ce fragile terrain culturaliste.
Si regrettables et si parfaitement condamnables soient-ils, de tels passages à l’acte, “stimulés” par l’impunité relative qu’offre l’anonymat nocturne du groupe, ont été - si ce n’est toujours médiatisés - maintes fois observés de par le monde.
Ils me semblent universellement récurrents dans des environnements masculinisés, qu’ils soient militaires (par exemple au détriment des enfants africains, mais pas seulement) mais tout autant sportifs, éducatifs, estudiantins ou professionnels. Surtout lorsque, comme on le dit, s’y rajoute la variable de l’alcoolisation, dont on ne prend curieusement pas le temps de faire remarquer qu’en l’occurrence, elle rime très mal ici avec l’hypothèse “islamiste”.
La virulence des réactions européennes aux regrettables incidents de Cologne souligne enfin un contraste que nous nous refusons à voir: nous tolérons, nous “humanitarisons” depuis deux décennies à quelques centaines de kilomètres de nos frontières des conflits de très forte intensité dont la violence n'est vraiment prise en compte que lorsque son écho affaibli atteint nos centres villes.