Désignation d’Elyès Fakhfakh : Les paradoxes !

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C'est par un dernier raffinement du sort, que la personnalité "la plus apte" pour conduire le gouvernement, selon l'interprétation pour le moins alambiquée du président de la république (ex professeur de droit constitutionnel) a été celle qui a obtenu 0,3% des suffrages à l'élection présidentielle et dont le parti (qui est le mien aussi) n'a pas réussi à placer un seul député à l'ARP (également 0,3% aux législatives).

Ainsi, un président de la République élu de manière plébiscitaire (73%) et disposant de pouvoirs réduits, porte, pour occuper la fonction de Chef de gouvernement dotée de pouvoirs exorbitants, son choix sur une personnalité, qui vient, à contrario, d'essuyer un double échec lors des deux élections successives.

Si ce n'est pas un mépris total de la volonté populaire qui s'est exprimée l'automne dernier, ça lui ressemble énormément…

Il n'empêche que le futur chef du gouvernement est un homme aux qualités indéniables. Organisateur hors pair et travailleur acharné, je l'ai souvent vu, après la débâcle des législatives de 2014, presque seul. Entouré de quelques fidèles et toujours debout sur les ruines fumantes du Ettakatol. Se battre et réfléchir en même temps, pour maintenir sous perfusion un parti devenu moribond, lors de conseils nationaux aux rangs clairsemés par la désaffection des militants et durant des bureaux politiques désertés. C'était le temps, pas si lointain, où plus grand monde ne se bousculait au siège (ce qui va bientôt changer à présent...)

Par les temps qui courent, il s'agit d'ingrédients plutôt rares parmi le personnel de la nouvelle génération politique, qui préfère se complaire allègrement dans les réseaux sociaux et les médias.

Il a donc le mérite d'y avoir cru.

Quant à moi, j'ai cru qu'il allait s'écarter de cette stratégie du "ministrisme" à la Samir Taieb, qui consiste à vouloir participer coûte que coûte à un Gouvernement, quel qu'il soit pour donner une raison d'exister au Ettakatol.

Au bout, et grâce à un paysage politique en décomposition avancée et sujet à toutes les combines, il obtient carrément la charge de chef du gouvernement . Alors que, le moins qu'on puisse dire, les résultats des récentes élections, ne plaident vraiment pas dans ce sens.

C'est pourquoi, tout ce qui s'est passé depuis jeudi dernier avec l'intervention du Président dans ce choix du chef du gouvernement, me semble comme une régression démocratique qui se déroule sous nos yeux.

Ce qui est totalement paradoxal compte tenu du profil authentiquement social-démocrate du nouveau chef du gouvernement.

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