Divagations, Errements et Poésie

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Cendrars : « la vérité n'est que la forme la plus opportune de l'erreur »


La comédie humaine…

Elle s’habille dans le silence
Des froides apparences,
Elle se pare négligemment,
Des atours qui habilement
Masquent la fausseté de ses émotions
Leur donnant force et conviction !
Puis, vient le temps de maquiller
Son indifférence, son insensibilité…
Elle s’assoit tranquillement devant son miroir
Dont elle redoute l’âpre regard,
Elle choisit les couleurs appropriées
A la circonstance, au sentiment que le hasard lui a confié,
Elle s’apprête à jouer,
Au risque d’être houspillée,
L’accent de la sincérité, le ton de la vérité,
Elle répète chaque geste, chaque mouvement,
Chasse ses tics qui résistent violemment
A son gré voué à la comédie,
A son visage déformé par les constantes parodies !
Elle se lève, gênée et exaspérée
Par son naturel qui se réfugiait
Dans son esprit soudain loqueteux,
Livide, pâle et souffreteux,
Incapable de se mesurer à la tâche
Qui l’attendait, qu’elle apprenait sans relâche,
Comme un prestidigitateur abandonné par son agilité
Au moment où son génie excellait !
"Pourtant…je pleure…je ris…
Je souris, je console, je surgis
Lestement et avec à propos
Sans hésiter, sans chercher mes mots…
Dans le bonheur de mes amis
Auquel, promptement je m’associe,
Dans leurs deuils et leurs malheurs
Auxquels je concède, volontiers, tristesse et douleur !
Tous les artifices nécessaires…
A la joie comme à l’acariâtreté amère,
A l’amour en berne
Comme à la méfiance terne,
A la jalousie hostile et imprudente
Comme à l’amitié forte et pénétrante…
Tous les artifices nécessaires…
Au pastiche cinglant, à la simulation mensongère…
Tous sont en moi,
Comme le digne ermitage d’un homme de foi !
Mon cœur austère et ascétique
A trouvé dans cet art bénéfique
Raison de vivre et de se soustraire
Aux passions et à leur enfer !
Je l’ai éduqué à la morne impavidité,
Au froid, à la puissante aridité !
Je m’inquiète que mon esprit troublé
Suffoque ce talent qui a comblé
Ceux et celles que j’ai trompés !"
Elle se déshabille dans le silence
Des rudes et sévères remontrances…

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Née le 25 Juillet…

Née le 25 juillet sous de mauvais auspices
Comme une bête de somme prête au sacrifice…
Comme une damnée dont la chair est sévices !
Née après l’opprobre beylical…
Offrant le pays aux affreux dédales
De l’arrogance impériale !
Née pour être libre et souveraine…
Pour asservir toutes les haines…
Pour que son astre brille dans les arènes
Des nations où l’intelligence est reine !
Née par la volonté d’hommes fiers…
Soucieux d’émerveiller la terre entière…
Après l’âpre combat de la délivrance…
Livrée aux orfèvres de la décadence !
Née comme un espoir matinal…
Un jour d’été succédant aux ombres hivernales,
Fraiche, épanouie et légère
Semblable à une brise caressant les fougères !
Née pour unir les cœurs…
Eparpiller les égoïsmes et les rancœurs,
Disperser les folles discordes et leurs horreurs…
Apaiser les esprits et les orner de l’honneur
Perdu, égaré, profané…
Au cours des siècles désuets et fanés !
L’énergie était telle, la passion était belle…
Que nul rebelle…
N’osa fâcher l’idole, le bienfaiteur…
Le combattant suprême…le bonimenteur !
La République, jeune et nubile…
Affriolante et volubile…
Excitait ses nombreux amants…
Dont un qui était au firmament…
Séducteur, fascinant et baratineur…
Il savait que c’était son heure…
Et qu’il allait cueillir la vierge consentante…
Et la préserver des rivalités et des lubriques attentes !
Et ce furent des amours permanentes…
Entre le monarque et sa proie abusée
Par le bagou du despote rusé !
Puis vinrent les nuits orageuses,
Les cris, les hurlements, les disputes fougueuses…
Quelques accalmies et embellies…
Surgirent parfois comme un répit…
Dans le lit de la sénescence
Où la passion était évanescence !
Les rivaux sortirent les épées…
La dame longtemps dupée…
Crut l’heure de la vengeance venir…
Et se jeta dans les bras d’une canaille, d’un sbire…
L’aubaine fut propice…
Enivrante comme les vices…
De ce goujat, de ce vilain…
Et de sa meute de chiens !
Ils s’allaitèrent tous au sein blafard…
De la marâtre labourée par les bâtards !
Née le 25 juillet sous de mauvais auspices
Comme une bête de somme prête au sacrifice…
Comme une damnée dont la chair est sévices !

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Soleil couchant!

Elle évoqua avec quelque amertume
Sa vie passée à fracasser le bitume,
Ses talons aiguilles battant le pavé,
Guettant l’œil visqueux d’un dépravé !
Ses bas résilles aguichants…
Si noirs, si alléchants !
Son fard vulgaire et carnavalesque
Soudoyant les puceaux maladroits et grotesques !
Elle posa un regard tendre sur son verni ébréché,
Comme lui, elle était rose et éméchée,
Elle poussa un cri lancinant
À la vue d’un ongle morne et vacillant !
La décrépitude avançait imperturbable,
Froissant sa peau, la couvrant d’un opprobre lamentable !
Creusant dans le flasque de sa chair
Le sillon stérile dans l’immense jachère !
Son décolleté jadis généreux,
Etait pareil à un paysage dévasté et creux !
Pourtant, elle l’ajusta avec l’élégance
D’une dame jalouse de sa prestance !
Une mèche insouciante et blafarde
Venait narguer son front comme une bâtarde,
Sans doute grisée par le vin capiteux,
Elle la sermonna, l’air hautain et vaniteux !
Dans le brouhaha de ce troquet distrait
Où jadis, la jarretière au vent…elle triomphait,
Elle se morfondait comme un vieux trophée
Dont plus personne ne voulait !
S’accoudant à la table boiteuse,
Elle s’effilocha comme une graine cotonneuse,
S’évida avec la solennité d’une prêtresse
De toutes les grivoiseries dues à sa détresse !
Elle resta cabrée, furieuse…et délabrée,
Affalée à même le sol…
Elle s’accrocha à un soupçon de dignité qui dégringole,
Elle se leva, s’adossa à sa peine…
Remballa son chagrin comme on oublie sa migraine…
Dehors, une bruine fracassait le bitume…
Elle s’en alla…enveloppée du frimas de son amertume !

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L’écho de l’ego.

De votre incantation imprécation, blâmez-moi Madame, je plaide coupable. Je ne suis plus l’outil de service au nom de la Providence. Ma tour de Babel était un château de cartes qui vient de s’écrouler : je suis mort.

Le sublime était en moi velléité, il s’est volatilisé, il ne me reste que l’abîme, un compte en cieux à la profondeur insondable. Pauvre Phénix, je ne vais pas renaître de descendre, de mes cendres.

L’essence du ciel, l’essentiel vient de s’éclipser parce que je croyais le tenir.

On ne retient pas la vérité au double jeu, au double « je ». C’est ce qui vous mène à la case prison du jeu de la Loi. Le sexe m’a sectionné, m’a poussé à sa raison que la raison ignore et l’illumination de l’intimité partagée a démissionné.

Je ne suis plus de ceux qui sèment mais de ceux qui s’aiment trop, donc très mal, très mâle. Amer, je rejette la mère, le sac et le ressac d’où je viens. Blâmez-moi Madame, je ne vaux rien, à ne suivre que l’instinct.

Mon pouvoir ne peut pourvoir à voir le sens de mon destin, j’ai perdu l’amour, j’ai perdu la main. Mon âme a choisi l’arme avec un « R » malsain. Ma raison résonne comme on fonctionne, c’est une vis pour le vice sans fin.

Qui me mande, qui me commande, je n’en sais plus rien, je m’attache à mes biens qui sont de ma peur, de ma pesanteur. Je suis mort, Madame, mais de grâce, ne m’enterrez pas de suite si je suis de ceux qui ne savent pas ce qu’ils font, le monde est si fou.

J’ai fait comme tous les gens, j’ai cru à la pseudo liberté de l’argent qui m’a payé de ses leurres et je suis à l’heure où il faut rendre l’âme et les armes.

Je vais mourir Madame et je suis encore vivant, je rêve d’un autre temps, un temps où je serai fort d’être faible, toujours en vous regardant.

Ne m’enterrez pas, c’est vrai, c’est bien peu de chose, mais je peux encore vous offrir un peu de mon présent.

« Narcisiphe »!

Entreprise de démystification, il va falloir regarder derrière les clichés millénaires éculés qui ont cours de nos jours. Trop d’interprétations fallacieuses superfétatoires toxiques ont pollué nos discernements pour les transformer en croyances et idolâtries pour en faire notre agitation de tous les jours.

L’homme tue l’homme pour cause de différence de point de vue, pour différences de point de vue du « tout ». Or, il ne peut même pas en appréhender un iota de ce « tout ». Le petit grain de terre perdu dans un bras de la nébuleuse spirale que l’on nomme « voie lactée », perdue elle-même dans un univers infini, contient de ces mammifères primates omnivores mâles qui n’écoutent pas la voix de leur complément femme mais tentent de l’asservir prétextant un ordre de mission de « Dieu » ou d’ « Allah », où allons-nous ?

Partout où ils voient une différence, ils sont jaloux et ils guerroient. Si l’homme a la hantise de ce qui ne lui ressemble pas, pour qui se prend-il ?(Devinez). Et quand il aime, c’est qu’il s’aime lui-même, « Narcisiphe ». Croire savoir, croire connaître est sa perte.
Les anges pleurent et s’éclatent en petits morceaux dans les cieux ; ceux-ci tombent sur terre et les serpents se mettent en chasse pour les dévorer avant qu’ils n’atteignent le ventre d’une mère enceinte pour l’empêcher de mettre au monde un enfant de l’amour.

Et les rayons cosmiques dardent et traversent tous les êtres depuis une paire de millions d’années pour apporter quelque programme amélioré à l’évolution. C’est qu’il en faut du temps pour transformer le serpent en serpent à plumes puis en oiseau.
Et la sterne n’a pas oublié le serpent quand elle fonce sur les petites tortues, autres reptiles, chéloniens, ceux-là, sur lesquels elle se venge sans prendre conscience de ce retour des choses.

La sterne est un goéland plus rapace encore que Jonathan.

La boucle est bouclée, cette « révolution » là est de la régulation de la struggle for life de la création. Dans ce contexte universel, l’homme, seul animal chercheur de sens, ne cherche pas, il s’agite comme un diable dans un bénitier, il tue son semblable.
Les animaux pourraient avoir la consolation d’être mangés s’ils avaient conscience de la nécessité de la régulation des espèces. Comment l’homme voit-il cette régulation ?
Je ne suis pas déçu des hommes, j’en suis un. Il est très difficile de prononcer plusieurs fois de suite : « Non ! Nous ne nous désolidariserons pas » sans que la langue ne fourche comme celle bifide du serpent. Dur, dur d’être solidaires.

La recette pour avoir un solide air mais aussi la solide chanson qui va avec, c’est d’accepter d’être solitaire, se tirer un peu de l’agitation et méditer dans son propre temple. La crainte d’être seul n’est pas particulièrement le signe de courage et de foi. Ne pas confondre croyance et mimétisme grégaire que l’on voudrait attribuer aux seuls animaux, comme si nous n’en étions pas.

De sens, nous ne captons que l’énergie qui nous donne l’illusion d’être supérieur à l’autre et nous vouons une idolâtrie à l’essence issue de l’or noir, devenue plus vitale que la manne descendue du ciel, la chair des anges que l’on mange. Or, l’or noir est plus noir qu’on le pense. Quel est le mobile de l’automobile ?

Tout dans la frime, cher cousin ! Tout dans l’apparence rance et rien pour la transparence, voilà la Tunisie ! Que faire sur cette route de l’enfer ? Nous avons perdu le sens. Quand la manne tombe du ciel, il est recommandé de ne pas ouvrir les parapluies de peur d’être atteint par la grâce. Le jour où on aura intégré ça, on sera aux prémices d’une ère nouvelle, mais nous, nous serons morts, mon frère.

A bas toutes les idoles ! Vive la révolution de l’évolution qui libère des clichés et idées reçues ! Vive l'audacieuse pensée qui les traque, les débusque sans brusquer. Peuple, revoie ta copie ! Démystifie !

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Du bonheur à l’universel

Si on n’a pas conscience de la richesse et de l’universalité de notre propre culture, on peut s’en éloigner, jeter le bébé avec l’eau du bain et aller voir ailleurs, quitter la maison pour se construire une tente.

Maintenant, on peut aller grappiller partout et élaborer un syncrétisme personnel pour se faire plaisir, c’est notre droit le plus absolu. Femmes et hommes, de leur choix, feront glisser l’être vers l’avoir ou l’avoir vers l’être tout en sachant qu’on ne peut avoir deux maîtres sans être le tartuffe, l’hypocrite de service en ce bas monde. Ils sont souvent encore plus fléaux ceux qui balancent.
Chaque être humain est-il marqué du sceau qui atteste une transcendance et « to be or not to be », est-ce que ça se situe là ? That is the question !
Le choix essentiel n’est pas de rejeter l’avoir mais de ne plus en être esclave, de ne plus l’idolâtrer, de ne pas faire ostentation de ses richesses pour paraître.

Mais pour ce qui est de l’être, on peut y aller, on n’ira jamais assez loin : être, c’est être heureux. Le bon sens, à mon avis. Douter qu’il ne faille pas faire ostentation de son bonheur devant des gens qui souffrent, parce que ça les fout en rogne et que ça se comprend…est une indécence !

Chercher son bonheur exclusivement dans l’avoir, c’est risquer de n’être pas grand-chose et ça n’a d’avenir qu’un héritage qui sera convoité par les descendants qui se réjouiront. Mais tout cela n’est pas noir ou blanc. On ne peut définir la terre par le froid du pôle et la chaleur de l’équateur seulement, il y a des pays tempérés entre deux pour se faire une idée de la météo changeante.

Alors, donnons un peu moins de place à l’avoir et un peu plus à l’être : avis aux révolutionnaires pour corriger une évolution mal barrée. Ça ne se fait pas avec les armes mais juste un sens de la justice qui serait à notre honneur et au bonheur de tous.

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