Art Contemporain : du ménage bien fait !

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Selon les milieux, on les désigne en tant que femme de ménage, de service, bonne, servante, femme de journée, soubrette, domestique, adjectif singulier et un peu gastéropode pouvant jouer du mâle/femelle, sans que cela ne change quoi que ce soit au statut de sous-humain qui est le leur. Comme nous sommes passés de l’univers des choses claires et bien définies à celui de la nébuleuse technocratique, il fallait bien trouver une nouvelle désignation, « moins humiliante », à ces personnes déclassées exerçant un métier « utile » mais « dégradant ». « Technicienne de surface » est le vocable par lequel on a fait disparaître celui de femme de ménage, un peu comme on cache la merde sous le tapis.

Frotte, astique, cire, fait luire, et tais-toi !

« Demain ? Quoi, demain ?... Demain, c’est pareil qu’aujourd’hui, mesdames, messieurs : frottez, astiquez, cirez et taisez-vous !... Et pas de questions, faites votre boulot en silence et ça ira bien pour vous !... »

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De temps en temps, le rouage se grippe. Prise de peur, paniquée, ne sachant pas à quel saint adresser sa sainte prière, la femme de ménage, ayant docilement intégré le message, fait comme on lui dit. En silence.

L’événement qui suit a eu lieu en Italie, au Museion Bozen de Bolzano, mais il aurait pu tout aussi bien se dérouler n’importe où ailleurs. Il est relaté dans les colonnes de l’Ouest France.
Le lendemain du vernissage d’une exposition d’art contemporain, voyant leur lieu de travail comme ceci (il s’agit de l’œuvre inouïe de deux gisquettes représentant les « restes d’une fête », photo ci-dessus), appliquant rigoureusement le principe de la propreté la plus stricte, dans un lieu où les chiures de mouche sont proscrites, les femmes de ménage ont tout ramassé, tout emballé, tout aspiré, tout lavé (à « grande eau », on suppose) et tout jeté à la… poubelle !

Pour l’heure, les conceptistes de cette « œuvre » magistrale courent les dépotoirs de la ville à la recherche de leur poubelle, afin de reconstituer l’ouvrage au plus près de la version d’origine, le « plus vite possible », comme l’annonce le musée dans un communiqué placardé sur la porte !

Il est des « catastrophes » qu’on ne saurait regretter ! A quand la remise d’une haute distinction nationale aux frangines de la zone pour « services » rendus à l'art ?

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