« Grèce : retour au XIXe siècle, 13 heures de travail par jour »

Le 15 octobre, le Parlement grec a approuvé une loi qui autorise des journées de travail de 13 heures, un bond en arrière de deux siècles. À l’époque de la Révolution industrielle, les ouvriers travaillaient jusqu’à 15 heures par jour avant que les luttes sociales ne réduisent progressivement la durée à 8 heures en 1917.

Cette loi, portée par le gouvernement de droite, prévoit que l’extension soit volontaire, limitée à 37 jours par an, et rémunérée avec un supplément de 40 %. Mais elle marque une rupture avec la tendance historique à la réduction du temps de travail.

Pourquoi ce retour en arrière ? Parce que les salaires grecs ont chuté : entre 2010 et 2022, la rémunération horaire moyenne est passée de 10,97 € à 9,32 € (-15 %), la seule baisse nominale dans l’UE. Pour maintenir leur niveau de vie, les travailleurs sont contraints d’accepter des horaires plus longs ou un double emploi.

Cette situation découle de deux facteurs :


• La baisse tendancielle du taux de profit, qui pousse le capital à réduire les coûts salariaux.

• L’austérité imposée par la troïka après la crise de 2010, avec des coupes drastiques dans les salaires et le welfare.

Alors que l’automatisation et l’IA devraient permettre de réduire le temps de travail, la Grèce légalise son allongement. Un signal inquiétant pour tous les travailleurs européens.

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