Quelques chiffres sur le sujet du moment, الحديد…

- La Tunisie importe en moyenne un peu plus d’un million de tonnes de produits de fer et d’acier par an. Comme la Tunisie vivait une crise économique du secteur du bâtiment depuis quelques années ainsi que la baisse des projets de travaux publics par manque de financement, les importations ont baissé durant les dernières années, surtout 2019 et 2020 où elles étaient à un million de tonne.

- Un peu moins que la moitié de ces importations de produits en fer sont les billettes d’acier (demi-produit), transformé en barres de fer localement. On parle d’une production locale de barres de fer qui a oscillé entre 330,000 tonnes et 600,000 tonnes approximativement ces 5 dernières années (source INS, tableau attaché). Le pays importe directement peu de barres de fer finalisées mais une bonne quantité de fil de fer et autres formes d’acier final comme les plaques qui ne semblent pas trop produits localement (toujours source INS sur le commerce extérieur).


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- Il y une capacité de lamination locale d’un million de tonnes (c’est à dire transformer des billettes ou blocs d’acier en barres et autres produits), mais les usines locales tournent à 40% de leur capacité de production. On peut conclure que ce n’est pas une activité qui rapporte beaucoup à priori et qu’il y a surcapacité pour le segment barres de fer, ce n’est pas très clair qu’est ce qui bloque la production d’autres formes d’acier localement.

Le groupe Sidenor a voulu s’introduire en bourse en 2018, mais s’est rétracté car il savait apparemment qu’il ne pouvait pas réaliser son business plan face à la crise du secteur. Je n’ai pas réussi à trouver des états financiers, le site IlBoursa mentionne un chiffre de 13 millions de résultat net pour un chiffre d’affaires de 240 millions de TND en 2017 avant la crise du secteur immobilier.

En 2018-2020, il est très probable vu la baisse de la production de tout le secteur que ces activités soient déficitaires. La sidérurgie vivait une crise longue en Europe et dans beaucoup de pays face à des marges faibles et la concurrence chinoise et des pays riverains de la mer Noire (Russie, Ukraine et Turquie) qui fournissent aujourd’hui la majeure partie de l’acier importé en Tunisie.

- Concernant les prix, la Tunisie importe essentiellement les billettes d’acier, leur prix a dépassé 700 dollars la tonne en mai en mer Noire (graphe attaché du prix au port de départ). Quand on inclut le fret, l’assurance, le coût de financement, le coût des billettes d’acier importées est monté certainement en Tunisie à la porte de l’usine de transformation en barres à 770 dollars (2150 dinars la tonne) avant de baisser 670 dollars actuellement (1900 dinars).


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- Pour voir la valeur ajoutée ou marge de transformation de billettes d’acier en barres de fer, ça semble être autours de 70 dollars la tonne (200 dinars la tonne) et ceci toujours avec un benchmarking en Mer Noire (Turquie). Donc un prix de marché actuellement à la sortie de l’usine aurait dû être à 2350 dinars au maximum cette année avant un repli à 2100 dinars dans quelques mois pour tenir compte des délais d’importation de matière première de production (sans TVA).

Il semble selon des sources que je trouve sur internet que le prix de vente fixé par l’état à la sortie des usines tunisiennes est de 1800 dinars en janvier et 1950 dinars depuis Mars 2021, donc à perte si mes calculs basés sur des grands producteurs et fournisseurs de la Tunisie sont bons. Je pense qu’ils vendent à perte toute l’année 2021. Pour l’instant ces boîtes n’ont pas fourni des données publiques sur leurs coûts, on attendra ceci avant de juger.

Je ne suis pas spécialiste du domaine, ce sont des chiffres disponibles publiquement.

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