Juste pour l'histoire…

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Appel aux équipes officielles tunisiennes de faire appel aux économistes de métier (sur-place) et aux économètres praticiens (sur-place) pour effectuer leurs propres prévisions de croissance et d'emploi, et de construire leur propre cadrage macro-économique selon les normes scientifiques, et d'effectuer les tests de stress nécessaires selon différents scénarios, et d'envisager leurs propres objectifs de court et de moyen termes et d'envisager leurs propres politiques économiques. Ce n'est pas la mer à boire, si volonté il y a.

Quand on ne renforce pas les équipes du côté tunisien par des spécialistes honnêtes, à hauteur (ou presque) de ceux du côté international, lesdites''réformes'' que les officiels tunisiens auront à défendre sans en maîtriser totalement le fond ou en être très convaincus, feront l'objet d'un autre épisode de tiraillements internes entre les parties prenantes autour de la masse salariale/PIB, de réserves de change et de maîtrise de l'inflation.

La stabilisation macro-économique est nécessaire certes, mais pas suffisante. Elle ne devrait pas être une histoire sans fin, mobilisant perpétuellement toutes les capacités institutionnelles de l'Etat aux dépens d'autres prérogatives cruciales telles qu'un vrai sentier de progrès économique et social digne des aspirations légitimes des nouvelles générations.

A défaut, on retournera à la case-départ de 2019, on entrera dans un autre cycle de mesures stabilisatrices à caractère mécanique, et quelques tètes politiques paieront les pots cassés, et la Tunisie se retrouvera comme trenta anni fa…

En Tunisie :

En 2018 : Croissance effective : 2,5%. Croissance potentielle : 1.5%, (*) avec une inflation autour de 7% en moyenne annuelle.

En 2019 : Croissance effective : 1,0%. Croissance potentielle :1.3%, avec une inflation autour de 6% en moyenne annuelle.

Bien.

1) La Tunisie n'a jamais connu une croissance potentielle si faible depuis de longues décennies ; ce qui montre que le pays est dans une situation où il ne peut donner que ce qu'il a. Le chômage demeure alors structurel et l'inflation dépend de la conjoncture, donnant lieu à une situation rendant difficile d'envisager une efficacité étendue des politiques partielles.

Dans ce cas, les politiques de stabilisation demeurent inefficaces car orphelines de stratégies de développement faisant toujours défaut ; des stratégies hissant le sentier de croissance de moyen et long terme. Ce défaut se présente comme l'anneau faible de la jonction entre l'Economique et le Social et la soutenabilité, ainsi contre l'étendue des ''réformes'' envisagées durant les dernières années.

2) Quand la croissance potentielle l'emporte sur celle effective, on a moins de tensions inflationnistes et vice-versa. Le taux d'inflation a donc diminué aussi à cause du gap décroissant -si faible soit-il- de la croissance. Dans ce cas, il serait difficile d'isoler l'effet net de la politique monétaire, ni celui budgétaire d'ailleurs.

En situation sous-optimale, réussir les politiques économiques revient à réussir les arbitrages.

Nb : Les estimations du gap sont faites sur une série de 1988-2019 par les méthodes classiques. Les méthodes disponibles sont toutes entachées de bais, mais celle que j'ai employée offre une idée statistiquement acceptable.

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