جميلات كحلم بجامعة عموميّة متحرّرة و مشرقة !

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La beauté est dans la rue ! C’était un slogan de mai 68 et en mai 2019, la beauté niche sous le préau !

Pendant que les politiques sont vautrés dans des fauteuils moelleux et dans les voluptés, que des députés inutiles comme les trous dans le gruyère, s'affalent sur leurs sièges à l'assemblée, que le chef du gouvernement pète dans la soie, que certains universitaires excédés d'eux-mêmes, s'accrochent à leurs maigres privilèges, frétillent dans des commissions juteuses ou attendent de picorer les quelques miettes ou gratter un os que voudrait bien leur jeter le ministre ; elles, belles et dignes, tenaces et majestueuses de courage, campent encore dehors, bravant le froid de cette arrière saison hivernale capricieuse, trouvant les ressources pour tenir dans la justesse de la cause et ne puisant leur force et leur énergie qu'au fin fond de leurs êtres et dans les torches de la liberté qui illuminent leur chemin.

Elles veulent creuser un sillon droit dans le champ de la lutte pour une université publique étincelante, ouverte, transparente et baroque alors, elles ont accroché leur charrue à une étoile lointaine !

D'aucuns pensent que le mouvement s'essoufflera et finira par se désagréger par le relâchement voire même, l'abandon des collègues et par l'usure du quotidien. C'est compter sans la détermination farouche des responsables IJABA, de poursuivre le mouvement et le faire aboutir, chose dont on s'en persuade en assistant à leurs assemblées, lesquelles permettent aussi d'avoir quelques éléments de réponse sur la poussée fulgurante de ce syndicat et comment cette alchimie a opéré ?

La moyenne d'âge des participants n'est pas loin de celle des responsables, puis les universitaires adhèrent en masse à IJABA car, il correspond à une meilleure définition de leur goût pour l'action syndicale et de leur vision de l'université publique. Ils se reconnaissent dans l'image des coordinateurs, Zied et Najmeddine, qui, loin de toute psychorigidité et submergés d'émotions positives, proposent un discours sans fioriture, font preuve d'une sincérité presque juvénile et présentent une image empreinte de dynamisme et de fraicheur.

L'absence d'ancrage politique évident est aussi prépondérant car rassurant.

Enfin, le facteur le plus déterminant est le dépit d'une majorité d'universitaires causé par la mollesse et la léthargie de la fédération de l'UGTT, un organisme sclérosé, gangréné par une bureaucratie rétrograde, ménageant plus le gouvernement que ses adhérents et qui, n'étant plus en phase avec les aspirations et attentes des universitaires, il est de plus en plus déserté au profit du nouveau, jeune et fougueux syndicat dont on reproche aux membres, une témérité et une certaine rage. Je trouve que cette témérité est noble et que cette rage saine est justifiée, car au diapason de tant d'injustices subies, accumulées et du malaise ambiant…

À ceux qui tergiversent encore pour rejoindre le mouvement, de peur de subir les avanies d'un ministre tyrannique, plus enclin à débiter des paroles fielleuses que des propositions sérieuses et apaisantes, sachez que la détermination inébranlable des collègues grévistes est venue à bout de sa volonté malsaine et morbide de nuire, d'humilier, de casser et de montrer l'exemple ...

Acculé dans son coin, il bat en retraite et n'osera plus prendre des mesures répressives ou geler de nouveaux salaires car, il s'est heurté à l'évidence, que cette pratique a produit l'effet contraire de ce qu'il escomptait. En effet, elle n'a réussi qu'à étendre et galvaniser encore plus le mouvement.

Pour finir, j'adresse une requête aux collègues sous le préau, pour les mettre en garde de ne pas se plaire dans le confort d'une attitude victimaire, qui attire la pitié et la compassion, qu'il faut résister malgré une situation politique grave.

Vous avez marqué un tournant ! On n'a jamais été aussi près de concrétiser des revendications aussi qualitatives alors, gardez toujours présent à l'esprit que, quelque soit la longueur de la nuit, la lumière du jour finit toujours par jaillir !

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